époque M. Tillieux qui m'a donné de bons conseils pour le travail de mes personnages. Je n'avais en scène qu'une histoire. M. Tillieux n'a jamais réalisé de scénarios pour moi, mais uniquement de courts dialogues et des découpages et c'est ainsi qu'il m'a apporté son concours auprès de Dupuis. Je lui en étais fort reconnaissant et son décès m'a marqué. M. Tillieux était un grand, très grand de la Bande Dessinée. L'humour de Libellule et son travail dans Gil Jourdan étaient tout à fait remarquables. J'ai une anecdote à ce propos. Nous fûmes invités chez les Tillieux, sa femme qui adorait le bel habillement lui fait remarquer qu'il portait un pull noir troué et que l'on voyait sa chemise. Alors, quand elle s'est absentée, il a pris un marqueur et a noirci sa chemise (rires), ça c'était de l'humour à la Tillieux. Il nous manque beaucoup. C'était un chic type.

• Que retenez-vous de ces rencontres avec les auteurs de cette génération ?

Beaucoup de modestie, de bonté. Hergé m'a raconté une anecdote très belle. Son papa étant malade, il allait le voir tous les jours et, un jour, en sortant de chez son père, il voit une vieille dame dans un taxi et le chauffeur ne l'aidait pas à sortir. Alors, comme un chevalier servant, il prend le bras de la dame et l'accompagne à sortir. Le dame lui résistait (rires), il n'y arrivait pas et à un moment donné, il gronde le chauffeur de taxi ne comprenant pas sa désinvolture, alors la dame lui dit :"Mais Monsieur je ne sors pas, je viens juste de rentrer !" Alors voyez la tête de Hergé !   Il avait  toujours  une  formule  qu'il