La cité engloutie devenue autonome, cinq cents mille enfants y
sont envoyés. Mais Lôghar s’en désintéresse et la quitte, un nouveau projet en
tête. Ce projet occupe déjà toutes ses pensées.
Il s’agit d’une demande des dirigeants de Vinéa : la création
d’une cité spatiale éloignée de Vinéa, viable, permettant l’évacuation d’une
partie de la population, si la planète devenait un jour invivable. De fil en
aiguille, Lôghar s’isole encore davantage, et sa folie empire.
Le projet est abandonné, car jugé non viable par les
dirigeants. Mais Lôghar est bien décidé à le mener au bout, seul, avec des
robots qu’il crée exprès pour s’atteler à la tâche. Libéré des contraintes du
temps, grâce à sa découverte des propriétés conjointes du Vilésium et du
Nacinium, Lôghar a désormais tout loisir de mener à bien tous ses projets. Lors
du cataclysme, il a déjà quitté Vinéa pour Kifa, sa cité spatiale. Il en a fait
son Olympe, il en est devenu le maître incontesté et immortel, il a commencé de
construire son armée de robots. Les dirigeants de Vinéa n’ont pas tenu compte de
son travail. Ils ont ruiné ses efforts et l’ont dénigré, le traitant de fou, de
mégalomane… La cité engloutie, de par l’origine de son peuple, doit rester
secrète. Les petits robots éducateurs sont exilés sur Kifa, c’est-à-dire
renvoyés à leur fabricant, car, devenus trop indépendants et critiques, ils
influencent les enfants dans une direction qui n’est pas dans les vues des
dirigeants de Vinéa… Kifa ne sera jamais la Cité-refuge des Vinéens, car les
dirigeants ont choisi d’exiler la population vers d’autres systèmes solaires…

En fait, les dirigeants de Vinéa m’ont
exilé, moi, Gobol, sur
Kifa, la cité
spatiale que j’ai créée pour les sauver
de la catastrophe
:
sur Kifa, qu’ils m’ont demandé
d’éloigner de Vinéa sous le faux
prétexte
de la protéger du cataclysme…
Quelle ironie…
Mais j’ai tout
mon temps.
J’ai l’éternité devant moi…