Salut Vincent,

Oui, on se connait un peu déjà :-)) , on s'est déjà un peu parlé en dehors de ce forum, jouons carte sur table ! Mais parce que le but était de chercher juste à réunir toutes les personnes fascinées ou simplement intéressées par Yoko, alors "avis à tous ceux qui nous lisent ! on est ouvert à quiconque a quelque chose à dire sur le sujet". D'ailleurs on ne se connait pas de longue date : l'avantage de ce site est qu'il n'est pas ENCORE monopolisé par quelques "pères fondateurs" qui formeront une "famille" d'où l'on excluera tout nouvel intervenant (tare typique d'autres sites internet que je ne citerai pas - tare qui ne se réduit pas au monde de la BD car la tentation du tribalisme, du communautarisme et du sectarisme sont omniprésents dans tous les domaines internet). Toutes les opinions sur Yoko sont acceptables. Je posais cette question provoquante (Yoko : ringarde ?) pour susciter le débat, car un débat nécessite des avis contradictoires, voire une remise en cause de ses propres convictions (et pour Yoko, je suis prêt à me remettre en question pour peu qu'un contradicteur use d'arguments suffisamment persuasifs). Plutôt que ceux qui diront comme les Dupont et Dupond "je dirai même plus", je convie ceux qui n'aiment pas la série à s'exprimer ici (et là, Vincent, on n'est pas d'accord : ne rejetons pas ceux qui ont cessé d'aimer Yoko dans un "ghetto". Leurs raisons sont honorables, et leurs arguments parfois valables).

Ainsi, certains trouvent que l'"idéalisme" de Leloup finit par devenir lassant (Certaines personnes ont envie que la série corresponde plus à la réalité des adultes, à savoir la sexualité);
Une autre personne estime que Yoko est moins moderne dans les derniers albums car Leloup manque de documentation sur l'évolution technologique actuelle.

Dans ces deux cas, il y a matière à réflexion.

1) Yoko devrait elle être plus adulte ? Je reconnais que lorsqu'elle a adopté " Rosée du matin", je me suis dis "Mais enfin, pourquoi Leloup n'ose t'il pas donner une enfant à son héroïne sans passer par le mariage (ou le concubinage) ? Doit il être si "bégueule" ?
Mais il faut s'y faire, c'est un choix : d'ailleurs Leloup l'a concédé lui même, il ne veut pas "fiancer" Yoko à qui que ce soit, les lecteurs masculins en seraient jaloux ! Dans ces conditions, on peut mieux comprendre pourquoi, comme le disait une autre personne, Yoko reste une "vestale nippone".

2)S'agissant de la technologie, on peut se désintéresser de Yoko si l'on tient à tout prix à ce qu'elle soit "dans le vent". Pourquoi pas une histoire de clone, puisque c'est à l'ordre du jour avec les Raéliens ? Mais le problème est que la technologie n'est qu'un aspect de cette BD. L'aventure et l'aspect humain sont tout aussi importants pour la série. Et de ce point de vue, je ne pense pas qu'elle ait décliné à ce sujet. Et même pour la technologie, et sans en être un spécialiste, quand je repense à "Le trio de l'étrange" et au curieux mode de locomotion du propulseur qui évolue sur des "rails magnétiques", je ne vois pas en quoi il est dépassé (vous vous déplacez souvent, vous, sur des rails magnétiques ?)

Je pense qu'au fond, "Yoko Tsuno" (et Roger Leloup l'a voulu ainsi pour une part) est avant tout destinée à la jeunesse. Mais qu'est ce que la jeunesse et qu'est ce que l'âge adulte ? Adulte, c'est quant on n'a plus d'acnées et qu'on comprend les blagues grivoises ? Non, adulte, pour moi, c'est avoir conscience des réalités de la vie, mais avoir également sû garder une âme d'enfant. Car sans âme d'enfant, sans rêve d'enfant, l'adulte n'est qu'un boeuf qui mange, boit, dort, copule, bref, quelqu'un de très prosaïque et dénué de tout idéal, de toute imagination. "Yoko Tsuno" (ce n'est pas la seule BD dans ce domaine, bien sûr), s'adresse autant aux "jeunes" (attention : pour apprécier le principe de la propulsion par rail magnétique, il faut avoir quitté la crêche !) qu'aux adultes qui savent encore rêver. Et le rêve est indispensable à l'être humain.

Mais on peut rester critique sur la série. Oui, elle a des défauts... Je ne manquerai pas de les exposer dans l'avenir.