Re: Un film sur Yoko ! (Seulem
D'abord, faudrait vivre un peu avec son temps et penser un peu au delà des frontières de son petit état. Débloquer des gros budgets sur des projets artistiques, c'est envisageable à l'échelon européen. Penser français, ça a un peu fait son temps. Ensuite, Gans me semblait etre le plus mauvais exemple possible parce que son cinéma regarde clairement vers une mondialisation stylistique emprunte de jeunisme qui fait que c'est probablement le genre de cinéaste qui subit le moins les inconvénients d'un "déracinement", raison pour laquelle il me semble assez peu dommageable à l'Europe qu'il aille faire en Amérique du Nord ce qu'il veut faire, si c'est pour continuer dans la même voie.
Je trouve tout à fait normal de regretter l'incapacité européenne à se concentrer réellement sur des films chers, comme dans le cas vraiment rageant du Don Quichotte de Giliam, qui est probablement le cas le plus significatif de la période récente. Prendre Gans comme exemple, excuse-moi si je suis un peu direct, mais ça revient à se plaindre que l'Europe ne se préoccupe pas assez de produire des blockbusters bien bourrins pour la clientèle des grosses machines hollywoodiennes. Pour moi, la mission de l'Europe, c'est de garder son âme, et à ce stade, garder son âme, c'est, quand on veut faire des films chers, qu'on le fasse parce qu'on a un engagement esthétique intéressant à proposer. Alors Gans, pour moi, bon débarras... Nous on a encore Ken Loach, Lars von Trier, Jean-Pierre Jeunet ou Pedro Almodovar, qui quand ils vont prendre des sous en Amérique, ont la décence de faire des films intéressants et pas dans "l'esprit blockbuster" stricto-sensu...
Sujet écrit par Hallberg le mercredi 17 janvier 2007 à 01:30