Re : Yoko Tsuno : une BD ringa

Non, Alex, il n'y aura pas de clonage prévu... pas pour le prochain album en tout cas (voir le sujet : "Le tome 24 en préparation").
Je regrette que les mêmes personnes qui dénigrent la série ne viennent pas ici pour défendre leur point de vue. Alors pour le moment, enfonçons le clou...

J'avoue qu'il y a une chose qui m'ennuye un peu avec Leloup : sa série mérite de rester dans l'histoire de la BD, mais il est dommage qu'on ne le connaitra plus tard que pour elle. A part "Le pic des ténèbres", il n'a jamais voulu sortir de Yoko Tsuno. Avec son talent, je regrette qu'il n'ait pas au moins créé une série parralèle, histoire de se diversifier. Ceci dit, "Yoko Tsuno" en elle même est déjà diversifiée : dans les lieux (le Cosmos, l'Indonésie, la Chine, les Pays-Bas, l'Allemagne...) les thèmes (d'autres formes de vie biologiques, les robots dotés d'une conscience, la substitution d'un esprit par un autre...) sans parler de nouveaux personnages venant enrichir la série (parmi les principaux pour moi : Mieke et Rosée).

J'ai lu des gens se battre parce que Yoko n'utilisait pas de portables, ou que les voitures utilisées n'étaient plus du dernier cri ! Evidemment, on peut aussi faire remarquer que ses accoutrements vestimentaires restent inchangés... mais est ce l'essentiel même au niveau de l'évolution d'une série BD ? Le portable n'est qu'un gadget, et, comme la voiture ou les vêtements, correspond à une mode... Est il encore nécessaire de rappeler que rien ne se démode plus vite que la mode ? En 2050, Yoko semblera marquée par son époque et donc "dépassée" (ce que disent déjà beaucoup aujourd'hui...) mais Titeuf et autres héros porteurs de casquettes tournées à l'envers et de niké le seront tout autant ! En revanche, les divers thèmes SF abordés, l'aspect aventure, l'importance accordée à la sensibilité humaine resteront inchangés ! Les accusations portant sur le fait que Yoko n'est plus "dans le coup" à cause d'une histoire de portable sont assez misérables : pour reprendre une expression dont le nom de l'auteur m'échappe hélas, on dirait que ces détracteurs qui voudraient voir tant évoluer sur des détails sont victimes de ce que la personne appelait "une sorte de ringardise de la modernité" : en clair, à force de vouloir être dans le vent, on est soit même très conventionnel, très conservateur, et incapable de dépasser le stade temporel du présent où l'on se trouve.

Je voudrais continuer en citant une opinion qui me semble particulièrement contestable et qui me laisse songeur... Ne retenons ici que les deux passages qui nous intéressent vraiment pour savoir si Yoko est démodée ou non :

1) "Côté aventure, cela se résume souvent à « Yoko doit aller au bout de l’aventure mais beaucoup de personnes masquées, des malfrats cachés dans la nuit, l’agressent pour l’empêcher d’accomplir sa
mission ». C’est vite répétitif et parfois franchement ennuyeux."

J'aimerai bien savoir ce qu'est alors une histoire d'aventure sinon un héros entreprenant de réaliser une quète, de relever un défi, et qui triomphe en dépit de l'existence d'obstacles ? C'est "répétitif et franchement ennuyeux" ? Alors toutes les séries d'aventures connues à ce jour, en BD ou ailleurs sont donc toutes condamnées à nous faire bailler d'ennui ! La personne en question ne doit apparemment lire que des thèses...

2)"Les personnages sont assez factices, dans le genre « incolore-inodore » ont fait difficilement mieux
que Yoko, une espèce de Tintin vitaminé version féminine." :-((

Quand je vous disais dans un message précédant que "Tintin" est maintenant devenu une insulte ! Yoko, une aventurière humaniste, sensible, généreuse, compréhensive envers la faiblesse des autres, facilement émotive, toujours en quète d'amitiées, "factice et incolore" ? J'aimerai bien savoir alors ce qu'est un héros non factice : Sylvester Stallone ? Arnold Schwartzenegger ? Ou, pire encore, tous ces anti-héros d'aujourd'hui, cyniques, désabusés, déshumaninés ?

Il est vrai que pour beaucoup, les trains qui déraillent sont plus intéressants que ceux qui arrivent à l'heure... et les malveillants dans les polars nettement plus fascinants que le justicier. Mais pas pour moi.

Si, aux yeux de ses détracteurs, c'est ça "évoluer", je préfère que Leloup reste comme il est. Parce que j'ai le sentiment que pour eux, "évoluer", cela veut dire en fait "évoluer sur l'accessoire et régresser sur l'essentiel".

Ouf ! Fin de l'épitre ! :-))


Sujet écrit par anonyme le mercredi 29 janvier 2003 à 20:06

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