Re: Géographie poétique.

Pas tellement, la question de la vraisemblance me semble être au coeur de tout dispositif narratif. La vraisemblance du féérique ou du fantastique, par exemple, ne réside pas dans leur rapport au réel mais dans leur cohérence interne.

Je n'entendais pas faire une distinction entre imaginaire et poétique puisque tout est sous-tendu de vraisemblance, que les lieux s'approchent plus ou moins du réel. D'autant plus que les lieux et les décors, réels ou non, ne sont poétiques que parce que nous leur associons notre univers mental et que nous leur faisons jouer un rôle d'évocation. Dans l'idéal romantique où le paysage est le reflet des émotions, tout n'est que vision. Photographier, peindre, décrire, dessiner un environnement, voire le recréer (le décor de théâtre ou de cinéma par exemple) constitue forcément une interprétation. Après, les décors repris avec exactitude du réel (comme Bruges par exemple dans un ouvrage que vous connaissez peut-être) "parlent" et "évoquent" d'eux mêmes sans tranformation, mais toujours parce qu'ils sont placés dans un contexte narratif ou dans un paysage mental. Après tout, ce sont les mêmes constructions à la brique près qui peuvent être le décor optimiste de Yoko découvrant un joyau architectural, ou au contraire inspirer "Bruges la morte"...

Grisélidis, pouvez-vous nous expliquer un peu plus ce que vous vouliez dire en faisant allusion à l'ouvrage également évoqué par Eli ?


Sujet écrit par Hallberg le dimanche 26 juillet 2009 à 15:05

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