RE: Réalisme

Il n'y a pas 36 solutions si on veut accorder le réalisme chronologique de la série au réalisme du dessin.
- Soit l'auteur part du principe qu'il va raconter l'histoire d'un personnage dans un laps de temps bien défini.
Il établit alors "un plan de carrière" précis de son personnage par exemple sur une trentaine d'année en allant même, pourquoi pas, scénariser jusqu’à sa mort.

Jean Giraud et Jean-Michel Charlier ont fait cette démarche pour Blueberry, on sait même que celui-ci mourra de sa belle mort dans son lit dans les années 1920 (finalement le Colt et le tord-boyaux conservent bien!). Cela permet de caler un réalisme parfait ; le personnage évolue il vieillit, peut se marier, maigrir, grossir etc…
écueil : on se demande comment un mec tous seul peut supporter de vivre autant d’aventures si trépidantes dans si court laps de temps, surtout si plusieurs auteurs s’y mettent (voir encore les multiples aventures de Blueberry). Quand on pense qu’on est censé bosser que 35 heures !!!
Autre écueil c’est triste de savoir que son personnage favori va mourir. Mais c’est le prix du réalisme

Si on applique cette hypothèse pour Yoko on pourrait alors caler son « existence » dans la décennie 1970/1980 qui, à mon sens lui correspond le plus.
Comme on l’a déjà fait très justement remarquer dans un précédent forum c’est ce qu’on fait Vandamme et Benoit quand ils ont repris la série des Blake et Mortimer. Ils les ont replacés dans la période la plus faste pour la série, à son apogée : les années 50.
Si on fait évoluer des personnages sur une décennie on ne s’embête plus à les faire vieillir et on évite l’anachronisme vestimentaire identificateur mais ô combien décalé ( ah ! Ah ! ah ! Mortimer en nœud pap’ s’écriant « By jove » dans le Japon de 1972, ou encore le célèbre pantalon de golf du petit reporter belge, ou encore l’habit de groom de Spirou etc…)

De plus un auteur de par sa génération, ses connaissances et ses goûts est plus en osmose avec une époque qu’une autre.
Roger Leloup n’avait certainement pas prévu que sa petite électronicienne japonaise bien ancrée dans les années 70 aurait une si longue carrière.

-La deuxième méthode de narration consisterait à se fiche complètement de l’époque. Le personnage devient alors un témoin ; un fil conducteur. Il n’y a plus de contingence matérielle. Il évolue dans ses aventures, en pleine possession de ses moyens, au gré des besoins de chaques épisodes. Il devient immortel. A la manière d’un Corto Maltese par exemple.

Yoko est un peu ce genre de personnage quand elle évolue chez les Vinéens ou dans le temps.

Le problème ne se pose que dans ces aventures terriennes. En fait si on est soucieux d’hyper réalisme on peut se dire que yoko vit dans les 70 et que grâce au translateur elle peut faire des bonds dans son avenir proche (malgré ce qu’en dit Monya) pour vivre des aventures s’inspirant de fait contemporain (le 11 septembre comme il semble !) En gardant ses réflexes 70 (habillement, coiffure, non-usage de portable, méconnaissance de l’informatique etc..)

C’est pratique une machine à voyager dans le temps ! CQFD:wobble:



Sujet écrit par Zorglub le jeudi 2 octobre 2003 à 21:36

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