En Angleterre, dans les années 1920 et 1930, il y avait un quota, qui obligeait à projeter dans les salles des films anglais. Or à cette époque, le cinéma anglais n'avait aucun succès, le public s'intéressaient principalement aux films américains, mais également français et allemands (à l'époque, l'Allemagne et la France se disputaient la place de n°2 derrière les Etats-Unis) ou aux peplums italiens.
Pour remplir les quotas, on les producteurs et distributeurs faisaient leur quota de films anglais, le moins cher possible et souvent baclés, afin d'avoir le droit d'importer des films étrangers. D'où une débauche de gags involontaires:

Dans une scène de fusillade d'un western tourné en Angleterre, montrant l'intérieur d'une cabane dans laquelle les héros se sont réfugiés, les méchants leur tirant dessus:
- à un moment, la porte d'entrée s'ouvre toute seule (elle n'était pas bien fermée et le décor était minable). On voit une main qui vient de l'extérieur la refermer, cette porte, et ça fait trembler toute la (fausse) baraque! Personne n'a eu l'idée de refaire la prise!
- à un autre moment, l'un des acteurs principaux sort du champ parce que l'opérateur a oublié de cadrer sur lui. Il déclame sa réplique hors champ. Comme c'est du muet, il y a le texte sur un intertitre, mais comme on ne voyait plus le personnage en train de parler, on ne sait pas vraiment qui parle, ni à qui...
- enfin, la scène se passe dans le désert du Nevada, ou un truc de ce genre. Mais les scènes d'intérieur ont été tournées dans un studio non chauffé en plein hiver anglais. On voit donc le nuage de buée qui sort de la bouche des acteurs.

Ed Wood n'a rien inventé! (si: le manière de faire du navet un art en soi).