Re: Dessins animés de Hiyao Mi

Je suis allé voir Le Château Ambulant la semaine passée et j'ai été comme souvent bluffé par tant d'imagination. Mais bon, Miyazaki fait partie de mes cinéastes préférés. Je mettrai mon petit commentaire ainsi que celui de deux ou trois autres films dans la rubrique à critiques de films.

Faut dire, aussi, la confusion de titre est assez facile avec deux autres titres qui, en français du moins, sont assez proches, "le Château dans le ciel", et "le château de Cagliostro" (respectivement 1986 et 1979). Les titres japonais sont différents, mais je ne m'en souviens plus. Comme en plus ces deux films n'ont été distribués en Europe que tardivement, le temps ne joue pas et la confusion des titres reste facile (j'ai du m'y reprendre à deux fois pour demander mon billet, ce qui a bien fait rire la caissière du cinéma parce qu'on lui avait fait déjà pas mal de fois..). Enfin bon, Miyazaki, il aime les chateaux, en tous cas.

Je me permets d'attirer votre attention sur le fait que Miyazaki, dans sa jeunesse, a réalisé des séries pour la télévision. Chacun sait que dans ces fameuses séries animées japonaises, largement diffusées en Europe (surtout dans les années 80), il y a tout et n'importe-quoi. Les ouvrages de Miyazaki me semblent représenter le haut du panier, même si mon enthousiasme pour cet auteur me rend sans-doute partial. En l'occurence je me suis acheté en vidéo deux séries de Miyazaki, un "Sherlock Holmes" canin qui fut en son temps largement diffusé par la télévision française (et où l'on découvre la passion de l'auteur pour l'univers culturel Second-Empire ou plutôt victorien dans le cas présent, qui s'exprime énormément dans le début du "chateau ambulant"); et un feuilleton nommé "Conan le fils du futur", série un peu datée stylistiquement, avec des thèmes très caractéristiques de l'auteur. Évidemment tout ça reste très en deçà des longs métrages stupéfiants dont ils nous gratifie (notamment sur le plan technique, la réalisation des séries étant franchement sommaire), et dont l'on se demande à chaque film s'il ira encore plus loin dans la veine du surréalisme et de l'onirisme, pour être de nouveau surpris à chaque fois...

Pour ce qui relève, cette fois, de l'animation japonaise en générale, disons que j'aime beaucoup les confrères de Miyazaki comme Takahata ou encore Otomo. L'école japonaise me semble la plus intéressante actuellement dans le cinéma d'animation, devant la "nouvelle vague américaine" autour de l'animation par ordinateur (laquelle n'a pas forcément dit son dernier mot, pensez seulement au studio Pixar...). Je déplore que les français, les tchèques et les russes pour ne citer que les principaux courants aient laissé leur tradition de cinéma d'animation partir en morceaux, et que l'animation conventionnelle américaine (hors quelques cas très spéciaux comme les séries télé satiriques genre South Park) ait abandonné toute créativité au profit d'un cinéma uniquement commercial servant à remplir les caisses au moment des fêtes.

Enfin pour le cas plus spécifique des séries télé japonaises, on en a déjà un peu parlé, je fais partie de ces gens qui gardent un souvenir ému des Goldorak, Cat'eyes et autres Princesse Sarah, et également des coproductions Europe-Japon de la même période (Cités d'Or, Ulysse 31...)

Pour ce qui est dans le titre, "manga" désigne à ma connaissance la bande dessinée japonaise, et on l'utilise apparemment à tort pour qualifier le cinéma d'animation (les linguistes me corrigeront si je me trompe). Pour ma part je n'y connais strictement rien, un ami m'avait prété deux séries complètes que j'ai trouvées originales mais pas des masses faciles à lire (également parce que le noir et blanc petit format, pour les gens habitués à la BD européenne, est austère...). Sinon donc je n'ai pas trop d'avis sur la question.


Sujet écrit par Hallberg le samedi 22 janvier 2005 à 16:26

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