Re: PARIS BRULE T IL ?
Le rôle des médias est très trouble là-dedans. Pour ne citer que quelques unes de leurs turpitudes souvent contradictoires:
- Ils amplifient la chose à l'envi;
- Le lendemain ils la banalisent sur le mode: "cette nuit, seules 214 voitures ont brûlé. Et maintenant, le résumé des matches de football."
- Ils publient, sans aucun commentaire, sous prétexte d'égalité de dialogue, des témoignages d'un cynisme absolument terrifiant, du genre, ce qui se passe est assimilé à une sorte de violence légitime; ou encore, il y a des gens qui ont la barbarie pour façon d'exprimer leur désespoir, et on nous dit que c'est parfaitement humain comme façon de faire...
- Ils relayent sans vergogne les effets d'annonce du milieu politique, tant du côté de la carotte que du bâton (les fameux crédits débloqués d'urgence censés calmer le jeu, et le non moins fameux couvre-feu comme il y a 50 ans).
Du reste, pour répondre de façon littérale à la question de Malko, pour moi qui habite dans Paris même, ça ne change absolument rien. Je continue de ne pas me rendre dans certaines communes de banlieue où je n'ai aucune raison d'aller d'ordinaire. Je prends les précautions usuelles dans la rue et dans les transports en commun, notamment le soir. Le plan "vigipicrate" n'ayant pas désarmé, je continue d'ouvrir mon sac devant les neuneus qui gardent les lieux publics et à entendre des annonces tonitruantes dans les gares ("Monsieur Oussama Ben Laden, qui a oublié sa valise sur le quai 21, est prié de la récupérer ou les services de police seront obligés de la faire exploser avec ses effets personnels dedans...").
Ce que ça change, faudrait le demander aux gens dont les voitures flambent, qui ne peuvent pas sortir de chez eux le soir et qui auraient aimer utiliser les équipements publics qui sont vandalisés. Car ce ne sont certes pas les BMW des caïds de l'économie parallèle qui flambent, en ce moment.
Sujet écrit par Hallberg le mercredi 16 novembre 2005 à 14:01