Re: Mâôôôw. Divagations féline

J'ai des amis qui m'ont hébergé une nuit pendant les vacances... sur un matelas pneumatique au beau milieu du séjour...

Ils ont un chaton nommé Zig-Zag, en raison de sa queue tordue qui lui donne l'air de se promener avec l'un de ces logos en forme d'éclair que l'on trouve sur les appareils électriques à l'endroit où il ne faut pas mettre ses doigts... Le père est un Bombay et la mère siamoise. Le vétérinaire dit que la forme curieuse de la queue est typique ce ce croisement-là. Sinon, la bête a tout du Bombay, c'est-à-dire le poil noir et les yeux dorés, du style panthère miniature. Il a été abandonné un peu tôt et comme beaucoup dans ce cas, il adore faire le rituel de la tétée (sucer les doigts ou les vêtements).

Le fauve est toujours d'un calme olympien, sauf vers trois heures du matin, où il se réveille subitement et se défoule. Or le jour où nous avons fait connaissance, c'était la nuit du réveillon et nous sommes rentrés... vers trois heures. Autant dire que nous n'avons pas pu dormir tout de suite.

Sur mon matelas pneumatique, je l'entendais qui me tournait autour et reniflait ce truc en plein milieu de son aire de jeu. Puis il estima nécessaire de s'affirmer et se posta, assis comme un sage en méditation, sur ce que moi j'appelle mon estomac (et lui: un merveilleux poste d'observation). C'était quand-même relativement ennuyeux - du coup, je pris la bête et l'installai à mes côtés - à ce moment-là, gaffe: il ronronne comme un gros moteur. J'avais l'impression de dormir dans la salle des machines du Queen Mary. Comme personne ne dormait vraiment, la maîtresse de maison vint le récupérer pour tenter de lui trouver une autre occupation, mais de toutes façons, dormir n'était pas inscrit dans les Objectifs du Plan, et le stakhanoviste de la divagation nocturne se remit à l'oeuvre.

Seulement, j'ai eu une idée, à ce moment-là. On m'avait dit que Sa Majesté adorait les cheveux et que les miens constitueraient un attrait absolument irrésistible. Aussi, je décidai héroïquement de prêter mes poils en me disant que le shampooing du lendemain ne serait pas vain, et plutôt que de planquer mon propre pelage dans le sac de couchage, je le fis dépasser exprès. La panthère finit par s'y rouler et s'y endormir. Puis en dormant, j'ai dû bouger et déranger le prédateur qui, finalement était allé se chercher un autre endroit.

Le lendemain matin, l'animal s'était pris d'amitié pour moi et dormait contre ma cuisse, sur le canapé, pendant que nous devisions, puis accepta de partager une chaise (mais pas trop quand-même) au moment de manger. Je suppose qu'entre bêtes au poil noir, faut s'entre-aider.

Ce qui est drôle, c'est qu'entre les deux humains avec lesquels il accepte ordinairement de partager son territoire, Madame est reconnue comme chef de meute et Minet obéït, mais Monsieur est numéro trois de la hiérarchie. C'est-à-dire qu'il peut toujours courrir pour se faire obéïr, et qu'il a le droit de se faire embêter gentiment mais obstinément à chaque fois que Minet a une envie furieuse de trouver un jeu amusant. Moi, apparemment, il me considère à peu près comme son égal, ce qui est flatteur.

:R)


Sujet écrit par Hallberg le jeudi 19 janvier 2006 à 16:38

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