The Happiness of the KatakurisScénario de Kikumi Yamagishi
Avec Kenji Sawada, Keiko Matsuzaka, Shinji Takeda, Naomi Nishida, Kiyoshiro Imawano, Tetsuro Tamba, Naoto Takenaka, Tamaki Miyazaki, Takashi Matsuzaki
Je vais encore vous parler d'un film de Takashi Miike. D'abord parce que je l'aime beaucoup, ensuite car nous sommes loin d'avoir fait le tour des différentes facettes de son art.
The Happiness of the Katakuris est un monument d'optimisme et n'importe quoi secoué dans un shaker. Une truc rafraîchissant, inclassable, indescriptible et impossible à reproduire en laboratoire. On peut tenter de le décrire comme un mélange entre la comédie familiale, la comédie musicale, le film d'animation en pâte à modeler, l'humour noir, le film de zombi et l'histoire d'amour à l'eau de rose.

Les Katakuris forment une famille unie mais foncièrement malchanceuse. Suite à son licenciement, Masao, pater familiae typique, vient ouvrir avec sa femme Terue une auberge dans un coin isolé du Japon. Il n'y a pas de touristes dans la région, ni même de voisins, mais le couple ne désespère pas. D'après Masao une autoroute devrait bientôt passer non loin, amenant clients et fortune.
Avec eux leur fille, Shizue, capable de tomber amoureuse en une seule scène et de se faire plaquer et escroquer en aussi peu de temps, et leur petite fille, Yurie, fruit d'une histoire d'amour passé de Shizue avec un homme marié. Shizue est revenu chez ses parents après son échec amoureux et a été accueilli à bras ouvert, tout comme le fils, un ancien voyou condamné pour quelques broutilles et venu se réfugier dans la famille. Car The Happiness of the Katakuris c'est avant tout l'histoire d'une famille. Tout ce petit monde, hétéroclite et encombrant, s'aime d'une manière simple et touchante. C'est l'idée centrale du film et sur cela Takashi Miike va broder une histoire émouvante, parfois morbide et toujours amusante.
Un client arrive : le premier depuis l'ouverture de l'auberge. Il a tout de l'homme d'affaire pressé et anxieux. Au petit matin il est retrouvé mort : suicidé. C'est le premier des coups du destin qui va s'abattre sur la famille : une désastreuse coïncidence. Comme cela nuirait à la réputation de l'auberge - le premier client qui ne passe pas sa première nuit en vie c'est quand même peu encourageant - et comme le fils a eu des ennuis avec la justice et pourrait être accusé, les Katakuris décident d'enterrer l'homme sans rien dire à personne.
A partir de là les ennuis s'accumulent : lors d'une scène musicale quasi-hypnotique, Shizue tombe amoureuse d'un nouvel homme : un escroc mythomane se faisant passer pour un agent secret et en voulant à son argent. Le grand-père flaire l'arnaque et vient en aide à sa petite fille, mais la situation dégénère. Un accident à cause d'un talus mouillé et hop, voilà un mort de plus à enterrer discrètement.

Dévoiler plus de l'intrigue gâcherait de la surprise. Il faut juste savoir qu'un final tout se terminera bien.
Je vais encore laisser la parole à Akatomy de Sancho-asia :
Citation : Remake de The Quiet Family, film coréen de Kim Ji-Woon avec Choi Min Sik (Failan), Katakurike no Kofuku n'a pas à rougir. D'une part car le film est signé Miike, et le bonhomme est bien trop doué visuellement pour nous offrir un spectacle fade, et d'autre part car c'est une comédie musicale [...]. Ma vie ne sera plus jamais la même surtout depuis la déclaration d'Amour de Masao à sa femme.
Si vous vous demandez encore pourquoi Katakurike no Kofuku est un chef-d'oeuvre, laissez-moi vous rappelez quelques petites choses. De l'animation, de la musique [...] de l'humour, des sentiments purs et vrais, une famille unie, il ne faut rien de plus... ah si Miike !
-
Edité le: Samedi 24 juin 2006 à 18:44 par koko-