Blues HarpUn film de Takashi Miike, sur un scénario de Toshihiko Matsuo & Toshiyuki Morioka, avec Hiroyuki Ikeuchi, Daisuke Iijima, Akira Ishige et Atsushi Okuno.
Blues Harp est classé dans les Miike
gentils, à coté de
The Bird people in China,
Andromedia et
Zebraman. Certainement perce que pour un film de yakuzas la sympathie des personnages est assez exceptionnelle. Mais il faut savoir dès le départ que l'espace de quelques scènes on reconnaît bien le Miike des
Dead or Alive. Les gens peuvent être gentils, le monde ne l'est pas toujours.
Je commences par un petit résumé de l'histoire, écrit par Akatomy de Sancho-asia.
Citation : Chuji Yonashiro est originaire d'Okinawa. Un père décédé au Vietnam - c'est ce qu'on dit aux enfants dont le paternel s'est enfui, et une mère prostituée, étonnée de voir son fils traîner près d'elle quand il devrait être à l'école et ce même en période de vacances scolaires. A dix ans, Chuji abandonné devient orphelin.
Aujourd'hui à Kanagawa, l'enfant a grandi est cherche son chemin et son père. Ce dernier, il pense l'avoir trouvé en la personne d'un SDF sympathique, qui se défend des affirmations du jeune homme. Le premier, Chuji le choisira inconsciemment le soir d'une double rencontre. Celle de Tokiko d'abord, cliente du café-concert dans lequel il travaille, à qui il vient en aide en mettant KO une rémanence de la présence américaine au Japon. Celle de Kenji Shindo ensuite, yakuza rebelle du clan Hanamura, blessé et en fuite, qu'il protège instinctivement de la colère des hommes du clan Okada pour lesquels notre héros écoule de la poudre de temps à autre.
Chuji ce soir-là, laisse entrer Tokiko et Kenji, chez lui et dans sa vie. La demoiselle soigne le yakuza, Chuji le dissimule plusieurs jours. Puis Kenji s'en retourne à ses plans de pouvoir, et Chuji rencontre à nouveau Tokiko par hasard et se rapproche d'elle - à moins que ce soit l'inverse. Toujours est-il que c'est elle qui pousse Yuya, chanteur du groupe "officiel" du bar de Chuji, à l'inviter à faire ce qu'il fait de mieux, sur scène : laisser libre cours à sa passion pour l'harmonica.
En fait ce n'est que le départ de l'histoire donc le centre et la manière dont Chuji change la vie des gens simplement par sa générosité naturelle et sa bonté. Sur ce thème, résolument optimiste, Miike, qui encore une fois prouve sa foi dans la bienveillance humaine, brode une histoire mêlant sombres complots de yakuzas, amour trahisons et sacrifices. Plus sobre qu'à son habitude il ne présente à son spectateur que peu de scènes d'action, et quand elles débarquent c'est toujours au moment le plus inattendu. Elle sont systématiquement viscérales et sobres, sommaires et percutantes... Simplement la réalité rattrape bien vite l'optimisme ambiant et tout dérape, offrant encore une fois un final tragique et émouvant, plus délicat qu'à l'accoutumé mais non moins poignant.
Graphiquement on est loin de la perfection des dernières production du réalisateur.
Blues Harp n'est pas particulièrement ambitieux et surprend par la manière dont tout est présenté sans moyen mais sans manque, dans une sincérité et une simplicité quasi documentaliste. Alors bien entendu il n'y a pas la grosse dose de subversivité que demande certains faux fans de Miike, mais ce film ne fait absolument pas tache dans sa filmographie et est considéré par certains, dont moi, comme une de ses oeuvres les plus représentatives. Miike ne se résumes pas à
Audition et à
Ichi the Killer...
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Edité le: Samedi 1er juillet 2006 à 12:19 par koko-