Schtroumpfanzine

Article posté par ΨYoko.
Paru le samedi 1er juillet 2006 à 20:54
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Schtroumpfanzine



Voici un article paru dans le fanzine Schtroumpfanzine N°25 d'octobre 1978. Cet article nous a été envoyé par Richard Gendron.
Attention il nous manque le haut de la deuxième page (remplacé par des x). Cet article est tiré d'une photocopie, donc la photo n'est pas de très bonne qualité. Si vous avez cet article en meilleure qualité n'hésitez pas à nous l'envoyer.
C'est aussi l'amie
que j'aurais voulu rencontrer,
la grande soeur que je n'ai jamais eue...
Roger Leloup
Je vis avec les yeux levés vers le ciel... c'est un lieu d'évasion, de rêve. C'est pourquoi je me veux résolument optimiste. Certains aiment faire rire, moi, j'essaie de remplir un rôle, disons, didactique, en racontant des histoires qui posent des problèmes, qui font réfléchir. Mon public est essentiellement formé de jeunes. Je me vois mal leur imposant une vision pessimiste de l'existence. Et pourtant.
J'ai jadis élevé des abeilles. Je les observais aller et venir, puis repartir en pleine averse, épuisées, pour ramener une ultime récolte de pollen. Il leur fallait alors plus d'une heure pour parvenir à se hisser sur la ruche où les attendaient les gardiennes. Jamais pourtant je n'ai vu une de ces gardiennes venir en aide à une ouvrière pour lui permettre de remonter. C'est un peu une image de la vie. En décrivant, dans Les Titans, une société d'insectes évolués, pratiquant la sélection naturelle au sein d'un système essentiellement totalitaire, j'ai voulu montrer qu'il subsiste toujours, au-delà des pratiques les plus aberrantes, une manière humaine et humaniste d'envisager la vie. Peut-être parce qu'il y a la mort au bout...
 
Vivre pour vivre.
La vie est, selon moi, principalement biologique et mécaniste, même s'il y a un petit quelque chose en plus que l’on
pourrait bien appeler «âme». Pour le reste, nous ne sommes jamais que des magasins de données. Seul ce petit quelque chose nous permet d'effectuer le choix parmi ces innombrables données. Au premier abord, c'est atterrant. Avec Yoko, j'essaie d'échapper à cet enfermement, d'envisager la vie de façon poétique, romantique, ludique.
A 44 ans, je joue toujours. C'est vital, le jeu ! L'aéro-modélisme, l'électronique, c'est pour moi avant tout le jeu. La bande dessinée aussi. Je fais donc de la bande dessinée pour jouer et pour vivre. D'aucuns vendent de l'essence. J'espère simplement faire aussi bien de la bande dessinée qu'ils vendent leur essence. Peut-être ai-je sur eux cet avantage: je fais un métier agréable que j'aime profondément et j'en vis. Le bonheur est aussi simple que cela. Vivre, rien que vivre.
Si je suis heureux aujourd'hui, c'est parce que je me dis qu'un jour, plus tard, une petite fille ou un petit garçon découvrira l'un de mes livres au fond d'un grenier et vivra une demi-heure de rêve. Je n'ai pas d'autre ambition. Je dis ce que j'ai à dire, librement.
Après quinze ans chez Hergé, j'étais content de prendre enfin la responsabilité de ma signature au bas de mes dessins. Mais je reste effrayé de voir l'ampleur que peut prendre une personnalité. Moi, je ne suis pas une personnalité, seule-ment un artisan, un dessinateur qui fait son métier le plus
 
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Commentaire n°1/1 :: une demi-heure de rêve ?

Remonter Posté le 15/08/2006 par Choupette

 
C'est un fait, une demi-heure de rêve, comme le dit l'auteur de Yoko. Mais pour beaucoup ce sont des histoires qui marquent ! Elles ont un sens, une morale, un réalisme frappant et absolument GÉNIALES !
Pourquoi je dis cela ? Simplement que la demi-heure de rêve ne vient pas en lisant la bande-dessinée, mais, plutôt, elle suit la lecture ! En lisant, il est vrai, nous sommes plongés dans le monde fantastique et magique (et réel) de Yoko, mais lorsque nous arrivons à la dernière page et que nous fermons la couverture, le rêve s'installe et là, nous sommes envoûtés par le merveilleux du monde de Yoko ! Alors, j'abonde dans le sens de l'auteur, mais là où je diffère en opinion (tout à fait positive...) c'est le moment de cette demi-heure de rêve !
Le moment d'évasion de notre esprit est le moment où nous fermons le livre pour laisser le monde magnifique de Yoko nous envahir !
Je me rappelle quand j'étais un peu plus jeune, Yoko me fascinait. Elle trouvait toujours LA solution. Je peux vous dire que j'en ai rêvé pour toute une vie de ce personnage ! Elle est le rêve et en plus, c'est rêver éveillé, c'est encore plus merveilleux !
Merci pour ces moments d'évasions magnifiques !

Choupette
 
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La joie du Seigneur est ma force... !