La presse
Article posté par ΨYoko.
Paru le lundi 14 août 2006 à 03:46
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La presse
Voici deux articles tirés de La Presse ("le plus grand quotidien francophone d'Amérique du Nord") de Gilles Racette, parus lors du passage de Roger Leloup au Québec en 1982. Ces deux articles se font suite, La belle électronicienne et Entre la sensualité et la fraicheur.
Merci à Richard Gendron pour nous avoir retrouvé ces articles.
La belle électronicienne
GILLES RACETTE collaboration spéciale
![]() Après Bornéo et un voyage dans le temps qui nous avait menés à la Seconde Guerre mondiale avec La spirale du temps, c'est en Écosse que nous convie La proie et l'ombre, ce douzième album des aventures de Yoko Tsuno. Le prétexte à l'aventure? Secondée par Pol et Vie, ses faire-valoir, Yoko doit faire un reportage pour la télévision sur le monstre du Loch Ness et quelques autres «légendes» locales. Sans trop d'efforts d'imagination et la couverture aidant, le lecteur ajoutera ses propres fantasmes et c'est un peu sans sur prise qu'il verra apparaître un magnifique fantôme dans un château digne des meilleures histoires fantastiques. Château, apparitions, individus louches, illuminés, actions nocturnes, intérieurs d'un autre âge, proximité d'un cimetière, passages secrets, ruines et un soupçon de science: voilà créée l’ambiance propiced’une aventure dont seul Roger Leloup a le secret.
La proie et l'ombre se passe sur la terre, simplement. Ceux qui ne connaissent pas Yoko Tsuno ne se douteront certes pas que ses |
aventures la mènent parfois aux confins du Cosmos et qu'elle est alors supportée par un arsenal technologique des plus sophistiqués. Ici, la science n'a que très peu à faire: la science-fiction fait place à un fantastique d'atmosphère.
Les mordus connaissent bien le style Leloup; avec cet album, ils seront comblés. Ils retrouveront les prises de vue grandioses, le souci du détail qui relève de la documentation photographique, les postures malhabiles mais typiques des personnages, les épisodes nocturnes nombreux, les coloris caractéristiques. un découpage serré et un suspense enlevant.
Naturellement, avec les années (12 exactement), Yoko Tsuno s'est transformée. Ce qui apparaît clairement depuis quelques albums, et cela est encore plus évident avec celui-ci, c'est que Roger Leloup est en train d'investir son héroïne d'un halo érotique certain. Le lecteur est amené à «voir» quelques scènes intimes auxquelles il n'avait jamais eu droit et cela n'est malheureusement pas étranger au fait que Yoko Tsuno soit une femme. Elle se promène une bonne partie de l'album en robe de nuit, on assiste au moment où elle se met au lit, où elle en sort. La coquetterie l'a finalement atteinte. Elle est dotée de plus en plus de tout un ensemble de caractéristiques de la féminité traditionnelle: sa tenue vestimentaire est de plus en plus étudiée, elle a beaucoup perdu de son agressivité, elle est poseuse et un peu «Barbie». Mais ce qui est plus grave encore, c'est qu'en la faisant devenir de plus en plus victime des événements, Roger Leloup est en train de la «sortir» de l'action. Le lecteur, ébahi devant tant de beauté plastique, n'aura plus prise sur les personnages ni sur les paysages. Il aura devant lui des êtres idéalises et du pittoresque. À Roger Leloup d'y voir.
D'électronicienne compétente, Yoko Tsuno est en train de devenir LA JOLIE électronicienne. J'aime. trop Yoko Tsuno pour la voir s'échapper comme ça.
Roger Leloup sera de passage à Montréal la semaine prochaine après s'être arrêté au 11e Salon international du livre de Québec. Il sera en mesure de répondre à cela ici même dans cette page.
YOKO TSUNO: LA PROIE ET L'OMBRE, par Roger Leloup. 46 pages. Éditions Dupuis.
(LA PRESSE, MONTRÉAL, SAMEDI 24 AVRIL 1982)
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Commentaire n°6/6 :: La presse (1982)

réputation de Yoko Tsuno bien comme il faut. J'espère que Roger Leloup
a eu une bonne réplique à cette époque-là.

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Cool! |
Commentaire n°5/6

il est à fond
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Naturellement, avec les années (12 exactement), Yoko Tsuno s'est transformée. Ce qui apparaît clairement depuis quelques albums, et cela est encore plus évident avec celui-ci, c'est que Roger Leloup est en train d'investir son héroïne d'un halo érotique certain. Le lecteur est amené à «voir» quelques scènes intimes auxquelles il n'avait jamais eu droit et cela n'est malheureusement pas étranger au fait que Yoko Tsuno soit une femme. Elle se promène une bonne partie de l'album en robe de nuit, on assiste au moment où elle se met au lit, où elle en sort. La coquetterie l'a finalement atteinte. Elle est dotée de plus en plus de tout un ensemble de caractéristiques de la féminité traditionnelle: sa tenue vestimentaire est de plus en plus étudiée, elle a beaucoup perdu de son agressivité, elle est poseuse et un peu «Barbie». Mais ce qui est plus grave encore, c'est qu'en la faisant devenir de plus en plus victime des événements, Roger Leloup est en train de la «sortir» de l'action. Le lecteur, ébahi devant tant de beauté plastique, n'aura plus prise sur les personnages ni sur les paysages. Il aura devant lui des êtres idéalises et du pittoresque. À Roger Leloup d'y voir.
D'électronicienne
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Les intégrismes et les extremismes sont des refuges pour les plus faibles; |
Commentaire n°4/6

Et je trouve absurde de dire qu’elle est « victime des événements », ni qu’elle « sorte de l’action », elle prend assez d’initiatives dans cette histoire et c’est grâce à elle que les « méchants » sont démasqués et neutralisés… bien sûr elle ne fait pas de prise de judo au vilain docteur… mais qu’est ce qu’il veut ? une super-woman ou une femme normale?
Yoko dans cet album est justement loin d’être caricaturale, et pas une « barbie » même si elle porte du rose…
Bien sûr chacun a droit à son interprétation, mais là je crois qu’il a fantasmé un peu, le journaliste… ou alors il voulait introduire un peu de matière à sensation dans son article ? En tout cas je n’aime pas la façon dont il « impose » son interprétation. D’ailleurs selon le post d’Emilia il est venu à l’interview avec des fortes idées préconçues, il ne faut pas qu’il prétende après à une quelconque objectivité. Imaginez ce que peuvent penser des gens qui ne connaissent pas l’album ou la série en lisant ça… il n’a pas fait un compte-rendu de la BD mais de sa propre interprétation de la BD, c’est ça qui devrait faire un article ?
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Commentaire n°3/6

De même que les critiques de cinéma (qui ne reflètent que rarement l'avis du public) font leur éloges ou descendent en flammes une oeuvre.
Je présume qu'à chaque fois que sort un nouvel opus des aventures de Yoko (ou de n'importe quel autre BD d'ailleurs), il y a toujours des mauvais coucheurs qui trouvent que le nouvel album est moins bien que les autres et ne reflète pas la série.
Beaucoup idéalisent leurs héro(ïne)s de papier.
Marrant sa critique d'ailleurs, car ce n'est pas la première fois qu'on voit Yoko en chemise de nuit. Je pense par exemple à "L'araignée qui volait"...
J'imagine sa réaction en lisant la fin de l'album 14...
Reprocherait-il à Yoko sa beauté?
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Commentaire n°2/6
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