La presse
Article posté par ΨYoko.
Paru le lundi 14 août 2006 à 04:41
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Il y a une douzaine d'années, après avoir passé quinze ans au Studio Hergé à travailler dans l'ombre, à dessiner les avions de L'Ile Noire, la gare de Nyons dans L'Affaire Tournesol, les chaises roulantes dans Les Bijoux de la Castafiore et le jet Carreidas de Vol 714 pour Sydney, Roger Leloup mettait au monde un des personnages les plus intéressants de la bande dessinée, Yoko Tsuno, qu'il flanquait de deux faire-valoir, Vic et Pol, et qu'il lançait aux quatre coins de l'univers.
Roger Leloup et une Yoko Tsuno québécoise
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L'Allemagne, les plateaux d'Afghanistan, le Japon, le centre de la terre, Bornéo ou la lointaine planète Vinéa, en 12 albums, Yoko Tsuno a été amenée à vivre des aventures marquées par un style net qui s'est affiné album après album, des couleurs d'une grande nuance, des personnages attachants et des décors à faire rêver.
Avec ses 2,000,000 d'albums en circulation dans le monde, Yoko Tsuno s'est ralliée un bassin d'inconditionnels lecteurs qui se recrutent, quoiqu'en pense son créateur, parmi les 7à 77 ans de Tintin.
Roger Leloup arrive à Montréal avec La proie et l'ombre dont nous avons rendu compte la semaine dernière.
Lors de notre rencontre; sous le regard attentif d'une Yoko Tsuno québécoise, il a été question de ses préoccupations immédiates. «Traditionnellement dans la bande dessinée, souligne Roger Leloup, la race jaune été considérée comme le péril jaune. Avec Yoko Tsuno, je vais à l'encontre de cela. Or, l'amitié Europe/Japon est à la base d'une série d'émissions de télévision que feront les Japonais à partir des aventures de Yoko Tsuno. Le contrat stipule un maximum de 52 émissions d'une demi-heure chacune et un minimum de 26. J'ai droit de regard sur toute la |
production y compris la musique: J'ai vu le film pilote: il y a du bon et du moins bon.»
Et puis, il a été question du fameux «tirage de tête» de ce 12e album qui constitue l'édition «originale» (sur le dos de l'édition normale qualifiée désormais de «populaire») et qui ouvrira sûrement la porte à la spéculation.
Il a été question de son contrat d'exclusivité qui stipule qu'il n'a pas droit de décision sur le support ni sur la couleur.
Il a été question de ses années passées au Studio Hergé puis de sa remise en question à 35 ans lorsqu'il a décidé de voler de ses propres ailes.
Il a été question de ce nouveau départ difficile, de son travail de dingue au début, 7 jours sur 7, de sa peur du raté, de sa minutie, des problèmes d'ordre moral que lui posent parfois ses scénarios, de son influence pressentie sur les jeunes et de son amour, de son amour démesuré pour Yoko Tsuno en qui il a tout investi et qui semble, paradoxalement, l'avoir mis au monde.
Mais il est évident que Roger Leloup voulait parler d'autre chose.
Il voulait parler de Yoko Tsuno que je semble avoir mal perçue dans le dernier album alors que je la voyais transformée, poseuse érotisée, |