De Lôghar à Gobol

Article posté par ΨYoko.
Paru le samedi 16 septembre 2006 à 02:02
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De Lôghar à Gobol



XI

 

 

Il fallait que je sache.
J'ai interrogé mes notes, ma mémoire, mon savoir. Rien. Je ne sais rien de ma naissance. En tentant de me souvenir, je me suis rappelé de ce que les autres enfants, du même âge que moi, disaient. Ils avaient des traces. Des images. Des photographies. Des fichiers magnétiques racontant ce dont ils ne pouvaient se souvenir, traces léguées par leurs parents, histoires de vie gravées et stockées dans les petites boites mémoires présentes dans chaque demeure vinéenne, sortes de bases de données personnelles indiquant le jour et l'heure de la naissance, les noms des parents, le domicile, le poids et la taille du bébé à la naissance, les antécédents... toutes ces données qui fournissent à l'enfant la base de son identité... et lui permettent de s'inscrire dans une histoire.

Pour moi, point de boite mémoire, de photographies, d'images, rien. Le vide. Lorsque j'ai pu interroger ma mère sur cette curieuse absence de traces de ma naissance, elle ne m'a dit qu'une seule chose : qu'elles avaient toutes été détruites, ces traces que je cherchais. Comment ? Et surtout : Pourquoi ? La

réponse à la première question donne une idée de la réponse à la deuxième. Un accident ? Un acte volontaire ? Si oui, qui ? Et pourquoi avait-on intérêt à cacher au monde les conditions de ma naissance ? Et qui ? Qu'ai-je donc de si particulier pour que le secret absolu soit nécessaire ?

Ma mère m'a dit qu'un incendie avait endommagé le laboratoire où je suis né, peu de temps après ma naissance. Longtemps, je me suis contenté de cette explication. Quel aurait donc été l'intérêt, pour ma mère, de me mentir à ce sujet-là ? Mais maintenant, après 2,5 millions d'années d'incertitude, j'ai toujours autant besoin de savoir. J'ai interrogé les mémoires de la Deuxième Cité. Rien. Aucune trace d'un incendie quelconque, ni accidentel, ni criminel. Rien.

La seule solution consiste donc à remonter le temps. Revenir en arrière. Au jour de ma naissance. Avant, même, si besoin. Je sais certaines choses : la date exacte de ma naissance, et dans quel laboratoire je suis né.

Aknor va me permettre ce déplacement dans le temps, de spire en spire, de l'extérieur vers l'intérieur. Remonter le temps m'est possible depuis qu'Aknor est opérationnel. Je suis déjà retourné deux fois dans le passé. Mais jamais je ne suis allé aussi loin dans le temps, aussi loin en moi. Ce n'est qu'aujourd'hui que je peux le faire. Maintenant que tout est accompli. Hégora et les Archanges vivront éternellement dans la Cité de l'Abîme, mes petits anges gardiens sont au point, Kifa est terminée, Akhar est également opérationnel et désormais accordé à la pensée d'Hégora. Mon travail ici est terminé. J'ai répondu à toutes mes questions, et je sais maintenant que les seules réponses qui me manquent encore ont trait à ma naissance, et qu'elles résoudront d'un coup la seule question à laquelle je n'arrive pas encore à répondre : Qui est Lôghar ? Qui suis-je ?

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