• Qu'est-ce qui vous pousse à rentrer dans l'intériorité du personnage qu'est Yoko?

Je ne suis pas un auteur humoristique. Je suis avec un personnage qui a un mental. Donc, automatiquement, il faut que Yoko pense et à partir du moment où elle pense, il faut lui créer une entité, une intériorité avec une logique. Comme le style de l'Aïkido, où l'on se sert de la force de l'adversaire pour le déséquilibrer et lui montrer qu'il a tort, sans le tuer. Yoko est japonaise et a une grand-mère chinoise. Elle se situe entre la poésie chinoise et l'efficacité japonaise. Mon dessin se veut plus proche d'un dessin semi-réaliste et je veux faire passer la tendresse de Yoko dans les dialogues. Quand le crayon court sur le papier, c'est un crayon qui se pointe vers la tendresse. Ce que je recherche aussi dans le dessin, c'est cette fraîcheur dans l'âme de Yoko. Cette fragilité, cette naïveté, même si elle se croit très forte, cette force est propre à son âge. Elle ne s'en sort que grâce à son mental de japonaise. Moi aussi je suis d'ailleurs rêveur, très candide, naïf aussi et comme beaucoup d'auteurs très égocentrique (rires).