L'entretien du mois: Roger Leloup
Article posté par Ψyoko.
Paru le samedi 9 octobre 2004 à 22:49
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L'entretien du mois: Roger Leloup
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Jean LETURGIE |
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différences. C'est pourquoi j'aime
développer les relations extra-humaines dans mes albums.
N'est-il pas difficile d'animer
une héroïne lorsqu'on est un homme?
Un personnage féminin est délicat
à manier. Il y a tant de force et de complexité dans la femme. J'espère ne
pas avoir échoué. Yoko n'est pas uniquement un personnage de papier. C'est
une approche de la jeune fille, de ma propre fille peut-être que j'y vois.
Pourquoi une Japonaise ? J'aime beaucoup les asiatiques et les
conceptions philosophiques de l'extrême Orient. J'ai d'ailleurs hésité : Yoko a failli être
chinoise. Mais par delà la résignation asiatique, j'ai voulu marquer la
différence. Yoko profite au maximum de ce que la vie lui donne. Elle est
vraiment humaine et complexe.
Yoko Tsuno a beaucoup
d'humanité, mais on ne sait rien de sa vie
privée. A-t-elle des coups de cœur, est-elle amoureuse
?
Ce n'est pas nécessaire. Dans "La
frontière de la Vie", elle s'appuie sur l'épaule de Vic. Dans l'histoire
en cours, elle est évanouie et Vic la porte dans ses bras... Voilà... Je
crois qu'on est à une époque préromantique, un retour aux
sources...
Dans les histoires terrestres
de Yoko, vous faites quand même de la SF.
Tout ce que j'ai raconté dans les
histoires mettant en valeur les Vinéens, je les retrouve à grand renfort de
capitaux sur les écrans américains. Alors, je me pose une question :
Pourquoi irais-je m'en ferrer dans des histoires de la
science-fiction ? Quand je dessine les Vinéens, je fais de la
science-fiction d'anticipation extra terrestre. Quand je fais de la S. F.
terrestre, je fais de la science-fiction à partir d'une science déjà
existante. "La spirale du temps" est
un défi pour faire une histoire sur un thème rebattu : la machine à
remonter le temps. Peut-on changer le destin du monde en agissant dans le
temps?
Vos histoires fantastiques
viennent-elles de vos lectures ?
J'ai un faible pour Jean Ray,
Edgar Poe... "La cité de l'indicible peur" de Jean Ray me fascine.
J'essaye toujours de faire la part entre le réel et l'irréel. A l'heure actuelle, on a besoin de
fantastique pour rêver. Toutes les terres ont été explorées,
l'Amazonie n'a plus |
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me suis même abonné à une revue
qui vend des armements militaires et il m'arrive de recevoir des
invitations pour participer à des séminaires sur la défense de ceci, de
cela. Je dois être fiché chez les marchands de canons... J'ai à ma
disposition la dernière caméra à infrarouges, le dernier sous-marin
nucléaire. Pour ce qui reste à inventer, je me fie à mon
imagination.
Vos extra terrestres n'ont rien
des monstres que nous dessinent certains de vos collègues. Ils ont une
apparence très humaine.
Je crois que les terriens et les
Vinéens sont de la même origine. Je suis parti du principe qu'un jour un
vaisseau Vinéen s'est écrasé à la surface de notre globe. Il y a eu des
survivants qui ont fait souche avec les singes vivant alors sur terre. Je
risque d'avoir certains ennuis avec des gens d'avis différents, mais je
constate que depuis quelques années, on ne parte plus de la création de
l'homme mais de l'apparition du point de réflexion qui semble être venu
sur terre en plusieurs endroits. Il y
aurait une très belle histoire à raconter. J'ai tout pensé pour
pouvoir tout expliquer éventuellement.
Pour faire voyager les
Vinéens de la terre à Vinéa, vous avancez une théorie hardie
: le voyage dans les trous noirs.
J'ai également tout calculé et
théoriquement ce n'est pas difficile. Passons le mur du son, supprimons
l'atmosphère ! Passons le mur de la chaleur, supprimons également l'atmosphère ! Passons le mur de la lumière, supprimons la lumière!
Les trous noirs sont encore un mystère alors profitons-en ! On cherche
d'ailleurs à mettre au point des
vaisseaux absorbant tous les photons se trouvant devant eux pour
les rejeter derrière, créant ainsi le vide dans lequel ils pourront passer
la vitesse de la lumière. Comme quoi la fiction n'est pas si loin de la
réalité... |
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de secret, la lune commence à être
galvaudée, et il est normal que les lecteurs se tournent vers la
littérature fantastique.
Les aventures de Yoko Tsuno
nous sont livrées au compte-gouttes.
C'est une déformation qui me vient
d'Hergé. Lorsqu'il dessine, il ne fait jamais qu'une page par semaine,
mais elle est bonne ! Je suis lent à travailler et, de plus, je dois tout
faire moi-même : scénario, personnages. D'autres dessinateurs ont des aides. Le lecteur attend
peut-être un peu plus longtemps, niais personnellement j'en tire une
grande satisfaction.
Les engins spatiaux que vous dessinez volent-ils théoriquement ?
Je fais de l'aéromodélisme, j'aime
beaucoup l'aviation et théoriquement, si on les dote d'un moteur
approprié, ces engins volent. Je fais des croquis avant de me lancer dans
le dessin définitif pour être sûr de mon fait. "L'histoire de l'aviation"
que j'ai réalisée, en partie, pour les studios Hergé m'a énormément servi.
Je suis par ailleurs ce qui se passe dans le domaine de l'aéronautique par
le truchement de revues spécialisées. Je |
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Commentaire n°1/1

C'était vraiment chouette!! Merci Renaud!!!

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