Yoko à la frontière de la vie
Article posté par ΨYoko.
Paru le mardi 3 mai 2005 à 03:31
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Yoko à la frontière de la vie
ROGER LELOUP Suite de la page 6 Vinéens ! J'ai toute une famille
de Vinéens, que je compte présenter un jour dans des aventures
indépendantes de celles de Yoko.
» Dans le cadre des albums « Yoko
», je ne peux me permettre de me consacrer exclusivement aux Vinéens. Et
d'autre part, j'aime varier. « L'Orgue du Diable » est une histoire
que j'ai écrite, quasi sous forme de roman, dix ans avant de dessiner
l'album. Toujours avec des modifications, parce que, au départ, il
s'agissait d'une histoire d'alchimie. J'ai choisi ce thème de
l'orgue, parce que j'aime la musique d'orgue ; d'autre part, j'avais lu un
article sur les orgues électriques et les orgues à infra-sons. Cela m'a
passionné. »
- Pourquoi cette histoire se
déroule-t-elle en Allemagne ?
R.L. : «J'adore
l'Allemagne, en tant que pays, parce qu'il y a encore des endroits où l'on
peut imaginer des légendes. L'Allemagne est un pays qui a su sauver son
patrimoine, malgré les destructions de la guerre. Mais dans le
manuscrit de ce qui allait devenir « L'Orgue du Diable », il y avait trop
de matière. Et une partie se passait à Rothenburg. Pour me résumer,
j'alterne les histoires « terrestres » et les séries de science-fiction.
Car j'ai de la matière pour les deux. »
- Vous aimez
la science-fiction : quels sont vos
maîtres ?
R.L. : « Wells. Edgar Allan
Poe. Et Jules Verne. Ajoutez à cela un goût prononcé pour les philosophies
orientales, et vous obtiendrez une réponse à votre question.
»
- Pourtant les
engins que vous dessinez
ne se rapportent à aucune de ces sources — à part Jules Verne.
peut-être ?
R.L. : « Ces engins de
science-fiction, je les invente. Pour les inventer, il faut donner le
temps à l'imagination de se renouveler. D'où l'alternance dont nous
parlions plus haut. Je n'ai aucune envie de tomber dans des répétitions.
Et puis, je ne me sens pas les facultés d'imagination d'un Léonard de Vinci ! »
- Ce qui ne
vous empêche pas de
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Le miroir, la documentation : les « accessoires »
indispensables du dessinateur de b.d.
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concevoir un avion
ultra-moderne et d'en construire la maquette ?
R.L. : « L'aéromodélisme
m'a beaucoup aidé, dans ce domaine. Je vous avouerai que je caresse
le projet de construire des engins Vinéens et de les faire voler. Car
c'est parfaitement possible ! »
- On trouve chez vous ce souci
du détail plausible jusque dans la science-fiction ?
R.L. : « Je ne crois pas
facilement ce qu'on me raconte. Il me faut vérifier. Quand je lis
Alexandre Dumas, il me plaît de vérifier ce qui est vrai et ce qui ne
l'est pas. J'ai toujours eu beaucoup d'admiration pour Edgar-Pierre
Jacobs. Ses personnages vivaient,
et il anticipait à peine sur les découvertes scientifiques. Jacobs
est un homme qui a besoin de documents pour inventer des histoires. Il n'a
rien fait d'autre que Jules Verne : il a anticipé sur des projets
existants.
» Résultat : quand je me raconte
une histoire, il faut que je puisse me la prouver. Un exemple ; dans «
Message pour l'Eter-nité », il y a eu ce fameux avion de la série
«Héraclès» qui a disparu en 1933. On a construit huit « Héraclès » — je
les connais tous. J'en ai ajouté un neuvième, « Horus ». Et même les
connaisseurs en aviation se demandent où commence l'imagination et où
finit la réalité ! »
- Ce qui vous distingue de
certaines bandes dessinées de science-fiction, qui baignent en plein
délire ?
Là où la réalité et la fiction se rencontrent : la place de
Rothenburg et Yoko Tsuno.
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R.L. : « Oui. Je dirais, en
toute modestie, que c'est un refus de facilité de ma part. Je préfère le
détail plausible. Des scientifiques nous lisent. Et rien ne me rend plus
heureux qu'une lettre d'un facteur
d'orgues, qui m'invite à visiter la chaire de Saint-Séverin, à
Paris. Au moins cela me prouve que je ne m'étais pas trompé. »
- Pour les Vinéens, vous
respectez aussi une certaine logique, au reste,
R.L. : «J'ai voulu
reprendre le problème des extra-terrestres. D'habitude, les
extraterrestres viennent sur terre et chassent les hommes. Je trouve cela cornichon. Un
homme m'a beaucoup intéressé : Teilhard de Chardin. Et il m'a
beaucoup impressionné dans sa recherche du point de la vie — ce qu'il
appelle le point de réflexion. Et je me suis dit que ce point
d'intelligence est arrivé à l'homme,
mais pourquoi à l'homme ? Après tout, les fourmis et les abeilles
étaient socialement organisées avant les humains. D'où vient l'homme ?
Descend-il du singe ? Rien n'est prouvé. Après tout, me suis-je dit,
pourquoi l'homme ne procéderait-il pas d'une autre race ? Disons que nous provenons du singe et des
Vinéens. L'homme était moins intelligent que les Vinéens, mais plus
développé que les singes. »
- Pourquoi vivent-ils sous terre ?
R.L. : « Sur Vinéa, ils
devaient vivre dans les profondeurs, car leur Soleil était trop proche de la planète. Ils ont retrouvé la
même existence sous-terraine sur notre planète. Mais ils
souffrirent de leur ordinateur,
qui raisonnait comme suit : " Si je réveille ces gens, ils vont me dominer
; tandis que si je les laisse en léthargie, je vis ", Les Vinéens
ne se sont pas réveillés à temps ; les Terriens ont poursuivi leur
évolution. Et lorsque des Vinéens se réveillent, on risque un choc de civilisations :
d'une part, les Vinéens matérialistes, et d'autre part, les
Terriens, tournés vers la poésie, la sensibilité. »
Synopsis : où l'on découvre le
pourquoi de cette interview : la parution de « La Frontière de la Vie», le
septième album des aventures
de Yoko. Un mystère éclairci. Magda. Une confusion
éliminée.
Suite page 10 -> |
Commentaire n°2/2 :: l'origine de l'homme
Posté le 08/05/2005 par Lucterios
A voilà la réponse à l'étrange ressemblance qui existe entre les hommes et les Vinéens ! :
"D'où vient l'homme ? Descend-il du singe ? Rien n'est prouvé. Après tout, me suis-je dit, pourquoi l'homme ne procéderait-il pas d'une autre race ? Disons que nous provenons du singe et des Vinéens. L'homme était moins intelligent que les Vinéens, mais plus développé que les singes."
"D'où vient l'homme ? Descend-il du singe ? Rien n'est prouvé. Après tout, me suis-je dit, pourquoi l'homme ne procéderait-il pas d'une autre race ? Disons que nous provenons du singe et des Vinéens. L'homme était moins intelligent que les Vinéens, mais plus développé que les singes."
Commentaire n°1/2 :: famille vinéenne
Posté le 08/05/2005 par Lucterios
"J'ai toute une famille de Vinéens, que je compte présenter un jour dans des aventures indépendantes de celles de Yoko."
Dommage que Roger Leloup n'ait pas mené à bien ce projet... Manque de temps, sans doute ?
Dommage que Roger Leloup n'ait pas mené à bien ce projet... Manque de temps, sans doute ?