Oresias
 Orgue du Diable


Nombre de posts: 1762 Inscrit(e) le: 29 janvier 2004 |
vendredi 23 juin 2006 à 09:55 Pour varier sur la question 1 (dont de votre vivant): Seriez vous prêt à donner: 1.1 Votre sang ou vos plaquettes (bénin, remis sur pied en quelques heures) 1.2 De la moelle osseuse (bénin aussi mais intervention plus lourde et peut être douloureux) 1.3 Votre rein (lourd, mais opération sans risque pour le donneur, on peut s'en passer d'un si on garde l'autre, cela dit, il sera plus sollicité, risque de problèmes à l'avenir?). 1.4 Votre poumon (très lourd, opération à risque pour le donneur, on peut vivre avec un poumon, mais bien sûr, on pourra moins faire d'effort physique et il faudra être suivi régulièrement au niveau de sa capacité respiratoire. Il faudra faire une croix sur beaucoup d'activités sportives).
Pour les points 1.3 et 1.4, ces dons se font généralement de proche à proche. Imaginez alors que le pronostic vital de quelqu'un qui vous soit très proche (parent, frère/soeur, enfant, conjoint(e)) est en jeu.  |
Thalie
 Lumière d'Ixo


Nombre de posts: 4310 Inscrit(e) le: 08 novembre 2003 |
vendredi 23 juin 2006 à 10:47 Je me suis déjà fait opérer, du genoux, et je n'en garde pas un très bon souvenir.
Une semaine à l'hopital, sans avoir le droit de se lever... on fait donc tout dans son lit. Etre ensuqué par la morphine, la douleur, diminuée par les calmants, mais toujours présente. Le mal de dos (et aux fesses aussi) à cause d'être toujours alongé. Les piquures tous les jours, pour éviter les flébites. Les prises de sang, toutes les semaines.Et puis un mois de rééducation, longue, douloureuse et difficile...
Enfin, ce n'était quand même pas si horrible, mais j'en garde un mauvais souvenir.
Du coup, je n'aime pas vraiment me faire piquer. Alors, pendant longtemps, j'ai gardé l'excuse de faire moins de 50 ko, pour ne pas faire de don de sang... maintenant, ça ne marche plus trop. Mais j'ai du mal !
Pour les organnes, si il en va de la vie d'un proche, et bien je crois que je me jetterais à l'eau... même si comme je l'ai déjà dit, je n'aimerais pas me faire opérer une fois de plus. Mais après tout, l'amour et la vie sont plus fort.
En ce qui concerne le don post mortem, je me dis, autant donner mes organnes, je n'en aurais plus besoin. Pendant, longtemps, je me suis promenée avec une carte autorisant le prélèvement d'organne... et puis j'ai prévenu mes proches, pour qu'ils n'empêchent pas ça ! "La terre est bleue comme une orange" Paul Eluard
 "Le chat est entré dans la cage aux lutins" |
Oresias
 Orgue du Diable


Nombre de posts: 1762 Inscrit(e) le: 29 janvier 2004 |
vendredi 23 juin 2006 à 11:56 Citation de Thalie :
Alors, pendant longtemps, j'ai gardé l'excuse de faire moins de 50 ko, pour ne pas faire de don de sang... Mais rassure moi, tu n'es pas que virtuelle? Ou alors même pour une IA, tu es bien légère.
Oui, c'est vrai que c'est désagréable, de passer à l'hosto. C'est vraiment dégradant et la dignité en prend un coup. Sans parler de l'ennui et du désagrément physique, et des douleurs éventuelles.
Je n'ai jamais donné de sang ou de moelle osseuse, un peu pour les mêmes raisons: les piqûres, je suis un peu phobique. Rien qu'un vaccin je détourne le regard pour ne pas voir, alors quand t'imagines le tuyau de plomberie qu'ils t'empallent dans l'entre-bras, c'est assez flippant. C'est stupide, je sais mais c'est comme ça. Enfin, j'ai une bonne excuse aussi: Je suis allé dans des pays tropicaux touchés par le palu et la dengue ces dernières années, et je crois que c'est un motif de refus de don du sang...
La moëlle osseuse, il faut savoir que ça peut aussi sauver des vies, surtout d'enfants. Un don de moëlle osseuse peut sauver un enfant atteint de leucémie.
Donner un organe de mon vivant, je le ferais pour un très proche, mais j'y réfléchirais beaucoup, surtout pour le poumon. Le rein, un peu moins, même si ça peut poser des problèmes, qui sont bénins je pense, en comparaison à ce que risque le receveur si il ne reçoit pas de greffe. Mais je ne le ferais qu'à un proche (liens du sang ou lien du coeur). Donner un poumon, c'est flippant quand même et très risqué. Suivant les circonstances, peut être que je le ferais, mais j'y réfléchirais.
Donner un organe post-mortem, en revanche, ça ne me pose aucun problème. Comme tu le dis, Thalie, autant que ça serve, et je préfère imaginer mes organes continuer à vivre dans le corps de quelqu'un que de les donner à manger aux asticots au fond d'une tombe.
Pour les dons d'organes post-mortem, il y a plusieurs cas. L'accident violent où l'on sait que les dommages physique au cerveau ou au corps sont tels qu'il n'est pas possible de douter de l'état de mort de la personne. Il y a aussi l'accident où le cerveau est considéré comme cliniquement mort, suite à un accident physique ou corporel (rupture d'anévrisme par ex.) Elécroencéphalogramme plat, pendant au moins 30 minutes. Le reste du corps fonctionne normalement sous assistance extérieure. C'est vrai que là, c'est pour les proches que c'est plus difficile à accepter. On voit la personne comme endormie paisiblement, mais en fait, le cerveau - ce qui en a fait un individu pensant, sa personnalité, son caractère, sa mémoire - est mort.
Pour des définitions plus précises de l'Etat de mort sont indiqués ici.
En revanche, un truc que je ne ferais jamais, c'est donner mon corps à la science. Pour finir disséqué dans un labo d'une fac de médecine ou en squelette au fond d'une salle de classe du Collège Pablo Neruda à Chanteloup-les-Vignes, non merci. C'est peut être utile, mais sans moi.  |
ΩCherrydean Modérateur



Nombre de posts: 4396 Inscrit(e) le: 07 juillet 2005 |
samedi 24 juin 2006 à 06:19 Citation :
1.1 Votre sang ou vos plaquettes (bénin, remis sur pied en quelques heures)
Oui, tout à fait, mais j'avoue que je ne l'ai jamais encore fait parce que moi et les piqûres, on ne s'entend pas bien. Mais il y a un centre fixe pour donner du sang à côté duquel je passe souvent et je me dis toujours qu'il faudrait vraiment que j'y aille. Je connais une fille qui y va assez souvent je crois. Un jour, je vais lui demander qu'on y aille ensemble. Ça me donnera du courage.
Citation :
1.2 De la moelle osseuse (bénin aussi mais intervention plus lourde et peut être douloureux)
Bien, pour quelqu'un qui m'est cher, c'est certain que j'irais.
Citation :
1.3 Votre rein (lourd, mais opération sans risque pour le donneur, on peut s'en passer d'un si on garde l'autre, cela dit, il sera plus sollicité, risque de problèmes à l'avenir?).
Pour quelqu'un qui m'est vraiment cher, probablement, comme le disait Thalie, que je me jeterais à l'eau. Entre perdre un rein et perdre une personne qui m'est chère, je ne crois pas que j'hésiterais longtemps.
Citation :
1.4 Votre poumon (très lourd, opération à risque pour le donneur, on peut vivre avec un poumon, mais bien sûr, on pourra moins faire d'effort physique et il faudra être suivi régulièrement au niveau de sa capacité respiratoire. Il faudra faire une croix sur beaucoup d'activités sportives).
Encore une fois, entre perdre une personne chère et un poumon... mais là, je ne suis pas certaine qu'on me laisserait faire. Je suis un peu asthmatique et j'ai plusieurs fois par année des toux assez violentes. Probable que pour ma propre santé on m'empêcherait de donner un de mes poumons. Deux roses sur une branche... la première se fana et mourut... l'autre n'y survécut... |
+Hallberg
 Message pour l'Éternité


Nombre de posts: 10765 Inscrit(e) le: 16 novembre 2003 |
mercredi 28 juin 2006 à 14:57 Post-Mortem bien entendu. Ceci-dit, pour plomber vraiment l'ambiance, on peut avoir l'impression qu'il est assez facile de confier cette intention à son notaire quand on a 80 ans et qu'on se dit que de toutes façons on va y passer, même si le hasard veut qu'on a encore dix ou vingt ans à vivre. Mais sachant qu'on peut très bien mourrir dans l'instant d'une cause accidentelle, au fond, ce sont probablement les proches qui prendraient la décision...
Pour le sang, je l'ai déjà fait plusieurs fois, jamais en milieu hospitalier, toujours lors d'opérations "déconcentrées" en ville (vous savez, il y a des campagnes de don du sang lors desquelles on installe des camions ou des chapiteaux, ou encore ça se fait dans les écoles). En effet, je n'ai pas de phobie de la piqure, qui ne me pose aucun problème si je n'ai pas à regarder le moment où l'aiguille rentre. En revanche, j'ai une phobie du cadre hospitalier, de son ambiance, de ses odeurs. Je peux voir du sang circuler dans les tuyaux, je peux voir une petite goutte perler quand on enlève l'aiguille, mais je ne supporte pas la vue des plaies et des cicatrices. Raison pour laquelle a priori, le don de n'importe-quoi qui nécessiterait une opération représenterait déjà un énorme effort pour moi. Le coup du poumon se heurte à un obstacle particulier, parce que ça voudrait probablement dire que je renoncerais au chant, du moins au chant classique. Or je pense qu'un sportif se poserait la même question. Mais de toutes façons, je trouve qu'il est très difficile de gloser là-dessus tant qu'on n'a pas connu, soi-même, la situation de désespoir intense de voir un proche se battre pour survivre. Je pense que je ne peux pas anticiper sur ma réaction de façon exacte, même si a priori je me dis que je le ferais, et que ce que je redoute le plus, au fond, ce n'est pas ma propre décision: c'est plutôt le fait que la personne en question, à condition qu'elle soit toujours consciente, puisse me dire de ne pas le faire. Et être confronté au dilemme. 
Opération Sisyphe Avec la participation des ascenseurs Schindler |
Gobol
 Lumière d'Ixo


Nombre de posts: 4466 Inscrit(e) le: 15 mars 2004 |
mercredi 5 juillet 2006 à 21:23 En ce qui me concerne, j'ai déjà donné mon sang plusieurs fois lorsque j'étais étudiante. Et puis la situation s'est dégradée : anémies, puis grossesses... bref, je ne suis plus une doneuse "potentielle" depuis un moment, et pour un moment encore (je crois qu'il faut attendre plusieurs mois, après la naissance d'un bébé, pour donner de nouveau son sang). Ceci est je crois une précaution, tant vis-à-vis du receveur potentiel (le sang ne doit pas contenir de trace de traitement, notamment d'antibiotiques, et donc, on ne peut pas donner son sang si on était sous antibio un mois avant), que pour le donneur : en cas d'anémie, même terminée officiellement, le don de sang est impossible à cause des risques que cela comporte pour le donneur : il ne s'agirait pas qu'il se retrouve avec un problème de santé suite à un don de sang ! Pour ce qui est de la moëlle osseuse, on ne m'a jamais demandé, mais j'ai un groupe sanguin assez rare (A-, mais les dernières déterminations montrent que c'est plus compliqué que ça, au point que je doive porter sur moi ma carte de groupe en cas d'accident, si jamais j'avais besoin d'une transfusion !). Bref, je pense, contrairement à Oresias, que c'est justement parce qu'on a un groupe sanguin rare (et le sien encore plus que le mien !) que notre sang est intéressant : trouver un donneur est encore plus compliqué quand on est un receveur avec un groupe rare, alors si on peut donner du sang "rare", et qu'on est en bonne santé, je pense qu'il vaut mieux le faire ! Je n'ai jamais eu de problème avec les piqures, alors c'est vrai que ça ne me gênerait pas du tout... sauf la douleur liée au don de moëlle lui-même, je pense. Pour ce qui est de mon rein ou de mon poumon, là, je ne sais pas trop. Le rein, je pense que je le ferais, mais le poumon, j'ai des doutes sérieux, tout simplement parce que je suis régulièrement malade (bronchites et autres affections respiratoires), et que je suis persuadée qu'un médecin normalement constitué ne mettrait jamais la santé d'un donneur potentiel en danger pour sauver une personne qui certes en a bien besoin de ce poumon, mais qui risque de le rejeter si la greffe ne marche pas, et que le poumon soit perdu pour les deux. A mon avis, pour que le greffon soit accepté, il faut aussi que le donneur soit en très bonne santé, ce qui n'est vraisemblablement pas mon cas (en ce qui concerne ma capacité respiratoire entendons-nous bien !). Sur le principe, si je devais donner un poumon à un de mes enfants, je le ferais sans hésiter, mais dans la pratique, je ne sais pas si ce serait possible.
Post-mortem, je ne vois aucun inconvénient à donner tout ce qu'on veut à qui en a besoin. Je n'ai pas de carte de donneur, mais mon mari en a une et il connaît mes intentions en cas d'accident. D'ailleurs, je crois savoir que l'on ne peut être donneur potentiel que jusqu'à un certain âge, au-delà duquel de toute façon, le don d'organe n'est plus possible. Ce doit être autour de 50 ans, si je ne m'abuse. Je me souviens d'une discussion avec mon père, qui avait lui aussi sa carte, et qui m'a dit un jour qu'elle ne lui serait bientôt plus très utile, parce qu'il allait dépasser la limite d'âge. Ceci dit, c'était il y a un certain temps, et peut-être que cette limite d'âge n'est plus d'actualité ? J'avoue ne pas m'être posé la question, n'étant pour l'instant pas vraiment concernée par le problème, puisque dans l'incapacité de donner quoi que ce soit, y compris mon sang... On ne trébuche jamais deux fois sur la même pierre. |
Oresias
 Orgue du Diable


Nombre de posts: 1762 Inscrit(e) le: 29 janvier 2004 |
jeudi 6 juillet 2006 à 16:07 Ouais. C'est vrai, c'est pour ça que j'y réfléchis fortement, et que mon intention en ouvrant ce sujet n'était pas innocente.
Je constate que vous êtes généreux, en tout cas, ceux qui postent ici, c'est bien.
Citation de Gobol :
Pour ce qui est de la moëlle osseuse, on ne m'a jamais demandé, mais j'ai un groupe sanguin assez rare (A-, mais les dernières déterminations montrent que c'est plus compliqué que ça, au point que je doive porter sur moi ma carte de groupe en cas d'accident, si jamais j'avais besoin d'une transfusion !). Bref, je pense, contrairement à Oresias, que c'est justement parce qu'on a un groupe sanguin rare (et le sien encore plus que le mien !) que notre sang est intéressant : trouver un donneur est encore plus compliqué quand on est un receveur avec un groupe rare, alors si on peut donner du sang "rare", et qu'on est en bonne santé, je pense qu'il vaut mieux le faire ! Dans l'urgence et à défaut de connaître ton groupe sanguin, on te transfusera du O-. Mais effectivement, pour les intervention moins urgentes, et si on connaît ton groupe sanguin, on te transfusera ton groupe.
En revanche, pour le plasma, les donneurs universels sont ceux du groupe AB. Va savoir pourquoi, mais c'est comme ça, c'est pour ça que je m'intéresse plus à ce type de don.
En revanche, ça ne se fait pas partout semble-t-il, et il faut prendre RdV...
Le plasma est aussi vital que le sang pour les grand accidentés de la route.
J'ai ma carte de donneur d'organes.  |
Gobol
 Lumière d'Ixo


Nombre de posts: 4466 Inscrit(e) le: 15 mars 2004 |
vendredi 7 juillet 2006 à 06:33 Oui, j'avais entendu dire que les AB étaient donneurs universels, je n'avais pas compris que c'était pour le plasma. Ce qui est problématique, dans certains groupes sanguins, c'est qu'ils peuvent être négatifs pour recevoir, et positifs pour donner. Eh oui, ça dépend du détail du phénotype. Par exemple, dans mon cas, j'ai un rhésus A-, mais avec des "détails" (désolée, je ne connais pas les termes exacts) positifs (D+, E+, c-, etc...). Si j'ai bien tout compris, ce qui fait que mon groupe est rare, ce sont ces "détails", justement, et l'obligation de porter ma carte de groupe sur moi vient de là, je crois. On ne trébuche jamais deux fois sur la même pierre. |
|