+Hallberg
 Message pour l'Éternité


Nombre de posts: 10765 Inscrit(e) le: 16 novembre 2003 |
samedi 22 janvier 2005 à 16:26 Je suis allé voir Le Château Ambulant la semaine passée et j'ai été comme souvent bluffé par tant d'imagination. Mais bon, Miyazaki fait partie de mes cinéastes préférés. Je mettrai mon petit commentaire ainsi que celui de deux ou trois autres films dans la rubrique à critiques de films.
Faut dire, aussi, la confusion de titre est assez facile avec deux autres titres qui, en français du moins, sont assez proches, "le Château dans le ciel", et "le château de Cagliostro" (respectivement 1986 et 197 . Les titres japonais sont différents, mais je ne m'en souviens plus. Comme en plus ces deux films n'ont été distribués en Europe que tardivement, le temps ne joue pas et la confusion des titres reste facile (j'ai du m'y reprendre à deux fois pour demander mon billet, ce qui a bien fait rire la caissière du cinéma parce qu'on lui avait fait déjà pas mal de fois..). Enfin bon, Miyazaki, il aime les chateaux, en tous cas.
Je me permets d'attirer votre attention sur le fait que Miyazaki, dans sa jeunesse, a réalisé des séries pour la télévision. Chacun sait que dans ces fameuses séries animées japonaises, largement diffusées en Europe (surtout dans les années 80), il y a tout et n'importe-quoi. Les ouvrages de Miyazaki me semblent représenter le haut du panier, même si mon enthousiasme pour cet auteur me rend sans-doute partial. En l'occurence je me suis acheté en vidéo deux séries de Miyazaki, un "Sherlock Holmes" canin qui fut en son temps largement diffusé par la télévision française (et où l'on découvre la passion de l'auteur pour l'univers culturel Second-Empire ou plutôt victorien dans le cas présent, qui s'exprime énormément dans le début du "chateau ambulant"); et un feuilleton nommé "Conan le fils du futur", série un peu datée stylistiquement, avec des thèmes très caractéristiques de l'auteur. Évidemment tout ça reste très en deçà des longs métrages stupéfiants dont ils nous gratifie (notamment sur le plan technique, la réalisation des séries étant franchement sommaire), et dont l'on se demande à chaque film s'il ira encore plus loin dans la veine du surréalisme et de l'onirisme, pour être de nouveau surpris à chaque fois...
Pour ce qui relève, cette fois, de l'animation japonaise en générale, disons que j'aime beaucoup les confrères de Miyazaki comme Takahata ou encore Otomo. L'école japonaise me semble la plus intéressante actuellement dans le cinéma d'animation, devant la "nouvelle vague américaine" autour de l'animation par ordinateur (laquelle n'a pas forcément dit son dernier mot, pensez seulement au studio Pixar...). Je déplore que les français, les tchèques et les russes pour ne citer que les principaux courants aient laissé leur tradition de cinéma d'animation partir en morceaux, et que l'animation conventionnelle américaine (hors quelques cas très spéciaux comme les séries télé satiriques genre South Park) ait abandonné toute créativité au profit d'un cinéma uniquement commercial servant à remplir les caisses au moment des fêtes.
Enfin pour le cas plus spécifique des séries télé japonaises, on en a déjà un peu parlé, je fais partie de ces gens qui gardent un souvenir ému des Goldorak, Cat'eyes et autres Princesse Sarah, et également des coproductions Europe-Japon de la même période (Cités d'Or, Ulysse 31...)
Pour ce qui est dans le titre, "manga" désigne à ma connaissance la bande dessinée japonaise, et on l'utilise apparemment à tort pour qualifier le cinéma d'animation (les linguistes me corrigeront si je me trompe). Pour ma part je n'y connais strictement rien, un ami m'avait prété deux séries complètes que j'ai trouvées originales mais pas des masses faciles à lire (également parce que le noir et blanc petit format, pour les gens habitués à la BD européenne, est austère...). Sinon donc je n'ai pas trop d'avis sur la question. 
Opération Sisyphe Avec la participation des ascenseurs Schindler |
Pio2001
 Dragon de Hong Kong


Nombre de posts: 226 Inscrit(e) le: 08 juillet 2004 |
dimanche 23 janvier 2005 à 15:57 Les Moomins de Miyazaki ? N'exagérons rien. Il a été animateur sur l'épisode 23...
J'ai vu tous les long métrages de Miyazaki, sauf Le Château de Cagliostro et Le Château Ambulant. Mon préféré est Nausicaä, parce que c'est le plus original, dépaysant. Il y a plein de décors fabuleux et de créatures imaginaires. Et j'adore la musique, qui me rappelle Terry Riley.
Dans mes mangas préférés, il y a GTO, parce que l'histoire mèle un humour à se rouler par terre avec un suspense à s'arracher les cheveux ! Dans Akira aussi, le suspense est infernal. Toutefois, je n'ai relu Akira qu'une fois, et je n'ai jamais eu envie de relire GTO. Une fois la découverte passée, ça lasse. Heureusement, Akira comporte 1200 pages, et GTO environ 4500 pages. Ca laisse le temps d'en profiter
Dans un autre style, plus proche de Yoko Tsuno au niveau de la finesse des rapports humains, j'aime certains mangas du studio Clamp. Tôkyô Babylon, par exemple. Surtout dans le volume 5, l'histoire du grand-père qui a promis à sa défunte femme de faire plaisir à sa fille cent fois avant de mourir à son tour. Toujours de Clamp, il y a aussi un recueil de trois contes, Shirahime Syo, les légendes de la déesse de la neige. Très triste et très beau. Le dessin est très stylisé avec d'immenses chevelures flottant au vent, et la mise en page et les cadrages sont incroyables.
J'aimerais beaucoup voir traduit en français le manga Contes d'Iblard, de Naohisa Inoue. Je l'ai en japonais, je n'y comprend rien, et les dessins sont magnifiques. D'ailleurs M Inoue est un peintre renommé au Japon. Ses tableaux représentent un pays merveilleux qu'il a imaginé. http://www.iblard.com/
Parmi les productions du studio Ghibli, les long métrages d'Isao Takahata (qui a réalisé le série Heidi) sont également remarquables, notamment le célèbre Tombeau des Lucioles. Il y en a que je n'ai pas vu, mais j'aime beaucoup Omohide Poroporo. Réalisé à la même époque que La Petite Sorcière de Miyazaki, dans le même esprit, en plus réaliste. Dans un espace vectoriel discret, les boules fermées sont ouvertes. |
Thalie
 Lumière d'Ixo


Nombre de posts: 4310 Inscrit(e) le: 08 novembre 2003 |
lundi 24 janvier 2005 à 09:30 Merci Angeldreamer de me défendre... ce perfide Kaldo se moque de moi et après cherche à faire des bisous pour se faire pardoner... non mais c'est quoi cette façon de faire ?
Donc c'est bien Le Château Ambulant que j'ai adoré... il est très beau, et au cinéma c'est un vrai plaisir !
Pour ce qui est des animations japonaises, biensur, je garde un très bon souvenir des Cat's eye, Cités d'Or, Ulysse et cie ! Parcontre, je ne suis pas trop fana des trucs qu'on peut voir en ce moment, mon frère et "beau frère" en sont fana, et téléchargent pas mal d'épisodes type : Love Hyna, GTO, Noir... c'est regardable, mais je trouve que c'est un peu toujours pareil... les histoires sont vraiment longues. Pour les mangas papier, j'en pique quelque fois à mon frère (quand je n'ai plus de BD à lire) et c'est vrai que j'aime beaucoup moins que les BD traditionnelles franco-belges. Je trouve ces histoires un peu tordu... c'est soit une histoire de robot (type Goldorac) ou des mecs pervères qui ne savent pas s'y prendre avec les filles et qui se font à chaques fois taper sur la figure (pour résumer !).
"La terre est bleue comme une orange" Paul Eluard
 "Le chat est entré dans la cage aux lutins" |
Sopid
 Archange de Vinéa


Nombre de posts: 1469 Inscrit(e) le: 30 octobre 2003 |
lundi 24 janvier 2005 à 12:22 Petites anecdotes sur les mangas.
Vous connaissez surement les Dragon ball. L'origine de cette série est un célèbre roman Chinois qui, lui-même, tire son origine d'un fait historique. Au tout début de la dynastie Tang (618-907), vers 640, un moine fut envoyé en Inde pour aller chercher les livres du Grand Cycle bouddhique (plus ou moins 1300 bouquins). Ce moine serait un proche parent de l'empereur de l'époque. Son périple s'étant sur une très longue période où il passera par le Moyen-Orient pour atteindre l'Inde. Près de 1000 ans plus tard, un écrivain monte ce périple en légende, "Voyage vers l'Ouest". Le moine est désormais accompagné dans son périple par 3 disciples: le Roi-Singe (Sunwukong), un cochon et un guerrier. Dans les 2-3 premiers livres de la série Dragon Ball, vous pouvez reconnaitre en partie l'histoire originale. Mais rapidement, les livres s'écartent dans d'autres aventures. Songoku est donc la version japonaise de ce Roi-Singe, c'est pourquoi il a cette fameuse queue. Un des premier compagnon d'aventure de Songoku est un inutile cochon qui ne fait pas grand chose dans la série. Il n'est que le personnage issue du roman.
Le nom "Dragon-Ball" peu aussi être donné à la boule que l'on voit dans les première page de la Jonque Céleste. Cette fameuse boule qui en contiend 4 autres. Malheureusement, la mienne n'a pas de mirroire n'y de lentille!
Autre Japanimation(dessin animé japonais), "Anne of the Green Gabbles" se passe à l'île-du-Prince-Edward, une petite province maritime du Canada. Elle a pour nous, Canadiens, que très peu d'intérêt. On y cultive des pommes de terre et un fameux roman y a été écrit, rien de vraiment attirant. Mais pour les Japonais, c'est bien différent! Après la 2e guerre mondial, les Amères Requins ont restucturé le gouvernement Japonais, ainsi que son programme scolaire, y incluant plusieurs romans Américains et un roman Canadien(?). C'est ce fameux roman qui a été écrit à l'Ile-Prince-Edward, l'histoire de cette "Anne of the Green gabbles". Depuis, les Japonais sont fous de cette province et en ont fait leur choix numéro 1 pour leur voyage de noce. Ils sont probablement les plus nombreux (et pratiquement les seuls) à visiter cette Île!
Voilà, c'était mon poste kaldorionnesque! Sopid, encore en vie! |
+Hallberg
 Message pour l'Éternité


Nombre de posts: 10765 Inscrit(e) le: 16 novembre 2003 |
lundi 4 avril 2005 à 12:23 Oui justement, comme je le disais il y a peu à Kaldo, je pense que Chihiro est bien plus une vision qu'un récit, et en tous cas, contrairement au Chateau dans le ciel, ce n'est pas un film d'aventure. Même s'il conserve le côté "conte initiatique" commun à beaucoup des films de Miyazaki. Du reste, je me posais la question de savoir si l'auteur irait plus loin dans la veine surréaliste, ou s'il en resterait (provisoirement?) là dans son film suivant. En fait il m'a semblé que Le chateau ambulant opérait une synthèse entre différentes affinités de son auteur: les civilisations européennes et en particulier le style Second Empire "réïnventé" (avec son architecture, ses costumes et ses tramways à vapeur...), la magie et la perte de repères spatiaux et temporels (la porte multiple du château...), la transformation, les engins volants insolites, les âges de la vie (avec une héroïne qui passe par tous les états successivement mais pas dans l'ordre, entre adolescente et octogénaire)...
Personnellement, bien qu'ayant une certaine tendresse pour Porco Rosso, je dois dire que je suis particulièrement enthousiasmé par le trio récent (Mononoke, Chihiro, Château ambulant). J'y ajouterais effectivement Le château dans le ciel, bien plus ancien. Pour moi ces quatre films l'emportent largement sur les autres, du moins, ceux qui sont visibles en Europe. Actuellement, Miyazaki est celui des réalisateurs de cinéma d'animation qui m'interpelle le plus, je n'hésiterais pas à le classer premier de tous les auteurs vivants dans son domaine, et plus généralement, dans le cinéma actuel, comme l'un des grands maîtres de notre époque.
J'ai essayé de lire sa bande dessinée, Nausicaa, mais peu accoutumé aux codes de la BD japonnaise, je dois dire, j'ai rapidement décroché. En revanche, bien entendu, je trouve le film épatant.
Dans les autres films d'animation japonais que j'ai eu l'occasion de voir, rien de bien original (seulement ce qu'on propose régulièrement au public européen). J'ai fort goûté les désormais classiques Ghost in the shell et autres Jin-Roh, et plus récemment le curieux Metropolis de Rintaro et le très vernien Steamboy d'Otomo m'ont fait une très bonne impression. Le jeu des différents plans alternativement en animation plane et en relief (numérique cette fois) de Metropolis rappelait fortement l'esprit de mes chers frères Fleischer...
Si l'on parle maintenant des séries télé japonaises, même constat que Thalie, je garde un souvenir ému des dessins animés de ma tendre enfance, et je mets aussi Cat's Eyes et les Cités d'or en tête de classement (au fait, les Cités d'or et autres Ulysse, coproductions entre l'Europe et le Japon, sont-elles considérées comme de l'animation japonaise stricto sensu pour les puristes?). J'y ajoute un amusant Sherlock Holmes animalier qui me fit découvrir bien plus tard que j'aimais déjà Miyazaki sans le savoir... Je me souviens aussi avoir eu droit à des rediffusions des "ancètres" qu'étaient les aventures d'Astro le petit robot et du lion Léo dont l'auteur Tezuka était assez imprégné de codes graphiques disneyens...
En tous cas j'ai passé d'excellents moments avec toutes ces séries, certaines inoubliables, d'autres oubliables, et ce que je me demande, c'est si l'histoire générale du cinéma les retiendra... Il y a peu de chances, sauf à considérer, justement, que de futurs maîtres du "vrai" cinéma ont fait leurs armes sur les séries... En tous cas, lors d'une récente rediffusion de Princesse Sarah, j'ai été épaté par la qualité historique, en matière de reconstitution du XIXe siècle européen, d'une série globalement destinée au jeune public et conçue à l'autre bout de la planète...
J'ai également vu, chez des amis, quelques moyens métrages dits "OAV" qui sont distribués en vidéo avant (et même le plus souvent au lieu) de l'être en salle ou à la télévision. Il se trouve qu'aucun ne m'a laissé un souvenir impérissable. Ce sont des moyens métrages inspirés de séries télévisées dont la qualité technique est intermédiaire entre le produit télévisuel d'origine et le cinéma d'animation classique.
D'ailleurs, c'est une question aux spécialistes, mais a priori, le terme "manga" ne désigne que la bande dessinée, non? Or, il y a une confusion généralisée, apparemment, il y a même une chaine du cable qui s'appelle "mangas" et qui donne... des dessins animés. C'est un peu comme si un japonais nous disait qu'il a vu une BD de Paul Grimault ou de Michel Ocelot... 
Opération Sisyphe Avec la participation des ascenseurs Schindler |
|