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jeudi 26 février 2004 à 14:47 Moi aussi j'aime bien Matrix. Quand le premier est sorti, on avait vraiment le sentiment qu'on assistait à quelque-chose de nouveau, en particulier pour les combats. C'était presque un nouveau langage visuel dans la manière de filmer les combats. en vérité, même à l'époque ça n'était en fait pas si révolutionnaire, mais c'est un peu le film qui a apporté l'avant-garde au grand public. Maintenant, après quelques années, c'est devenu un classique et je pense qu'il y a des plans qui appartiennent aux moments historiques du cinéma, comme le fameux plan où Neo reste suspendu en l'air, figé en plein combat, alors que la caméra tourne autour de lui. On en retrouve souvent des citations (la plus mémorable, je pense, est celle de Shrek)... Des trois volets j'ai trouvé que le deuxième était raté, car il répétait les effets du premier, avec des échecs majeurs, notamment la scène de l'orgie qui aurait dû être vraiment orgiaque et qui en fait restait consensuelle. J'ai une amie qui s'est amusée à déchiffrer toute la parabole biblique contenue dans ces films. Comme quoi il y en a pour tout le monde, même à différents niveaux de lecture. Rien que pour ça, je trouve que c'est quelque-chose qu'il faut voir...
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Kaldorion
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mardi 2 mars 2004 à 10:33 En effet il y a beaucoup de choses qui me plaisent dans cette trilogie. Je vais peut-être vous paraître vieux style, mais bon, à côté de Bach c'est récent, mais mon film préféré c'est la première trilogie de la guerre des étoiles (épisodes 4,5 et 6, je ne parle pas des nouveaux). Ensuite j'aime bien les comédies Ghostbusters 1, Hot Shot 2, Hudson Hawk. "Le bon la brute et le Truand". J'ai beaucoup aimé les Bat-Man 2 et 4 (les 2 autres sont quelconques) Et puis j'aime les vieux cape et d'épées avec Jean Marais et les Trois Fantomas, les films de Charlie Chaplin dans leur grande majorité.
Je n'ai hélas pas lu, pour des raisons spéciales "Le seigneir des anneaux" j'ai vu les films, et le coté "féérique" a été passé à la trappe pour raison de manque de place, ce côté que m'attestaient les lecteurs est presque absent du film, de même les dialogues sont un peu trop brefs, et ne rendent pas le génie littéraire de l'auteur. Certes il s'agit des meilleurs films de ces 20 dernières années, mais pas du chef d'oeuvre absolu et indépassable que c'aurait été si la féérie et le charme des mots avaient étés mieux rendus.
-Edité le: Mardi 2 mars 2004 à 10:37 par Kaldorion- La vérité naît de la contradiction. Donner ses arguments, c'est reconnaître que l'on peut avoir tort.
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mardi 2 mars 2004 à 14:02 Le Seigneur des Anneaux, on peut dire que c'est une cathédrale cinématographique. C'est une œuvre gigantesque, et pour les Néo-Zélandais c'est le projet de tout un peuple. Plus de neuf heures de film, avec un style perpétuellement inventif, un des résultats les plus aboutis sur le plan esthétique... Dans un tel monument, il est fatal que certaines choses ne soient pas parfaites. Par exemple j'ai trouvé que le jeu d'acteur n'était pas terrible, et que la musique n'avait rien d'original (une sorte de sous-John Williams sans l'inspiration).
Pour répondre à ton idée, Kaldorion, je pense que le côté féérique du bouquin (que je n'ai pas lu, mais pas mal de gens m'en ont parlé), Jackson a essayé de le rendre par l'image, le décor... Il en a donné sa vision personnelle et effectivement il est possible que la féérie ne soit pas l'aspect qu'il maîtrise le mieux. Quant aux dialogues, sincèrement je ne crois pas que ce soit le but de l'opération. Le cinéma n'est pas un genre littéraire, il ne faut pas que ça tourne au théâtre filmé où le dialogue a la première place. Kubrick disait que c'était un art "non verbal" où le dialogue est présent parce qu'il fait partie de la vie, mais qu'il n'est pas un but en soi. Je pense que Jackson a bien fait, en un sens, de s'affranchir du caractère littéraire sans-quoi son film aurait plus été un produit dérivé des romans de Tolkien qu'une œuvre d'art personnelle, autonome et intéressante en elle-même.
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Kaldorion
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mardi 2 mars 2004 à 14:36 Je comprends ton point de vue. Pour ce qui est de rendre la féérie par l'image, ça me paraissait en effet une bonne idée, mais entre le grandiose des magnifique montagnes et le climat de déchéance qui règne pendant la majorité du film-et c'est normal- il y a bien peu d'images féériques. Par exemple la forêt me semble conventionnelle, comme la forêt normande un jour quelconque, alors qu'il est des moments ou les rayons qui traversent le feuillage donnent un aspect quasi miraculeux à ces endroits essentiels à la poésie nordique.
Quand au texte, d'accord, ce n'est pas du théatre filmé, mais il y a vraiment peu de choses digne d'interêt pour le temps imparti. Regarde par exemple les vieux films de Kubrick (que je n'aime pas pour 2001 et full metal Jacket, mais dans Quo Vadis, on parle beaucoup !) Regarde les 10 commandements. sans indigestion de dialogue c'était quand même quelque chose quand à leurs teneur... Il ne s'agit pas de dialogue pour le plaisir, mais pour rendre quelque chose. Si bien que j'ai l'impression qu'au contraire d'être une oeuvre autonome elle necessite la lecture du livre. Les fans de Tolkien sont tout imprégnés du texte et de la féérie, c'est pourquoi ils retrouvent la féérie et la poésie qui vient en fait d'eux même. J'apprécie énormément l'oeuvre, elle est colossale, mais j'ai l'impression au contraire qu'elle n'est pas autonome, que les fans trouvent l'image évanescente qu'ils avaient révé, qui a été engendré par le texte. Je m'étais attendu à une recherche exeptionnelle, il n'y a même pas un seul ciel aussi beau que celui que j'appercois souvent de la fenêtre de ma ferme. Je comprends qu'on ne peut pas attendre une semaine d'avoir le bon ciel, d'avoir le bon reflet dans le feuillage, ce serait inimaginable. D'accord avec Kubrik, c'est parceque le dialogue est présent dans la vie qu'il doit l'être dans les films, et c'est justement pour cela qu'en expurgeant la poésie du langage pour laisser surtout la place au langage d'action, on expurge la vie elle même. Quand Le Roi harangue ses troupes on s'attends à être pris aux tripes, et son discours est presque quelconque. Quand on pense au discours de Chaplin à la fin du dictateur, c'était quand même autre chose... Réécoute les deux séquences l'une après l'autre (si tu le peux) et après donne moi ton impression.
Je précise encore une fois que le film est génial, immense et le projet démesuré (quoique le budget des peplomes de la fin, souvent des nanars, était plus gros conte tenu de l'inflation) Mais c'est aussi face à une faiblesse du cinéma d'aujourd'hui. Dans Ben Hur il y avait 600 000 figurants pour emplir le stade. Aujourd'hui, mis à part le seigneur des anneaux, on est content avec 2000 figurants. Bon il y aurait tant à dire, Hallberg, mais je m'arrète. Amicalement. La vérité naît de la contradiction. Donner ses arguments, c'est reconnaître que l'on peut avoir tort.
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mardi 2 mars 2004 à 15:32 C'est juste, ça vaudra jamais le discours du Dictateur. Je pensais aussi au discours final de "Quand passent les cigognes", qui est infiniment moins littéraire mais qui est émouvant quand on est dans l'ambiance du film et qu'on pense au contexte: en 1945, un homme au milieu des retrouvailles des soldats et de leurs familles, qui dit qu'il ne devrait plus jamais y avoir de guerres et qu'il faut reconstruire un monde meilleur, ça a beau être basique, ça vous remue! Ensuite, le vol des cigognes au dessus de la ville, parallèle avec la première scène, symbolise le retour à la vie normale et le fait qu'il faut continuer à s'émerveiller des choses de la vie...
Comme je le disais, Le Seigneur des Anneaux est loin d'être exempt de faiblesses, et je dois dire que comme j'ai été séduit par l'aspect visuel, j'ai fatalement été indulgent sur certaines choses. Tu as totalement raison de dire que ce n'est pas d'une grande portée littéraire. Je ne crois pas que ce soit dans la quantité: peu de phrases, mais bien tournées, ce serait préférable à beaucoup de vide...
Il y a eu une expo des dessins préparatoires du film, à la bibliothèque nationale. Ca m'a donné l'occasion de discuter de ce problème de la foret. Je trouvais aussi la vision de la forêt très conventionnelle et sans charme particulier. En même temps, les dessinateurs travaillant avec Jackson sont des héritiers de l'iconographie néo-romantique anglaise de la fin du XIXe ou du début du XXe proches de la sensibilité de Tolkien. Par rapport à des tableaux romantiques "flamboyants" façon Friedrich, c'est vraiment british, à savoir beaucoup plus "calme" et raisonnable. J'en discutais avec une fan de Tolkien et nous sommes tombés d'accord sur le fait que les forêts de Burton, qui s'inspire un peu de Friedrich, sont beaucoup plus réussies. Par ailleurs, je n'ai pu m'empêcher en voyant le film de penser à la forêt de Fritz Lang dans Les Nibelungen, avec sa symphonie de traits de lumière oblique...
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mardi 2 mars 2004 à 15:47 Oui, j'aime beaucoup les traits de lumière oblique. Finalement on est d'accord. Le film est tout de même génial ! Tu me donne très envie de voir "Quand passent les cigognes" Pour ce qui est de la forêt c'est très intelligent de voir ça du point de vue des peintres, ça complète la vision "brute" que j'en ai. Pour changer de sujet, mais en restant cinéma, et en pensant à Burton, j'ai énormément aimé, malgrès quelques défauts, "L'étrange Noël de Monsieur Jack" qu'en pensent les autres ? La vérité naît de la contradiction. Donner ses arguments, c'est reconnaître que l'on peut avoir tort.
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