+Hallberg
 Message pour l'Éternité


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jeudi 18 mai 2006 à 11:14 En fait la précision d'Emilia me fait penser à un motif de confusion courant. On constate que les auteurs de sites internet appellent très souvent "animation" toute présentation "dynamique" avec des images qui s'enchaînent toutes seules, même quand elles ne bougent pas au sens propre du terme. En revanche, l'animation proprement dite est une discipline bien définie en cinématographe, d'où l'ambiguïté des termes. Le terme de "diaporama" n'est pas exact non-plus quand il est utilisé sur internet, parce que le diaporama est obtenu par projection; mais sur le résultat, il est quand-même un peu moins inexact.
Du reste, l'art du "diaporama" ou assimilé (ici, les images se déplacent comme dans un spectacle de lanterne magique) tient à la façon dont on suggère le mouvement. Ici, l'intelligence a été manifestement de suivre les lignes de force de l'image - dans Yoko, les dessins sont des merveilles de composition, et le réalisateur est toujours bien inspiré d'en suivre la dynamique...
La remarque de Sopid, celle sur le dessin animé japonais, me semble appeler une remarque.
Le seuil pour la persistance rétinienne, celui à partir duquel l'on ne "voit" plus les photogrammes successifs, est autour de 10 images par seconde. Comme le cinéma ordinaire, le cinéma d'animation a commencé par être projeté aux alentours de 16 ou 18 images par seconde. Au moment de la banalisation des projecteurs sonores, le standard pour le cinéma conventionnel est passé à 24 images par seconde, non pour améliorer l'image, mais surtout pour permettre une définition convenable du son sur les systèmes à lecture optique sur pellicule. À ce moment-là (début des années 1930), le dessin animé est passé massivement au standard 12 images par seconde (chaque image est photographiée deux fois pour obtenir un faux 24 images). C'est selon ce standard qu'ont été réalisés les classiques de l'animation américaine, européenne ou russe jusqu'au début des années 1960, et c'est du reste la norme qui prévaut pour le long métrage jusqu'à nos jours. Dans l'animation pour la télévision telle que massivement développée aux Etats-Unis puis au Japon, l'abaissement des coûts de production ont entrainé une baisse massive des exigences techniques. - Les effets de travelling avant ou arrière ont été massivement confiés aux objectifs à focale variable ou au seul rapprochement ou éloignement du dessin (effets de zoom) en dépit des déformations de perspective induites; - La profondeur de champ a souvent été abandonnée (tous les dessins sur le même plan); - Contrairement à l'époque "classique", où l'on cherchait à animer le plus de choses possibles ("animation totale"), on a cherché à en animer le moins possible et donc à garder le maximum d'éléments identiques d'une image sur l'autre; - Conséquence de l'idée précédente, on a cherché à rassembler tous les mouvements dans un plan perpendiculaire à l'axe de la caméra, de gauche à droite ou de haut en bas, pour réduire le nombre d'objets à redessiner (quand un personnage s'éloigne ou se rapproche de la caméra, il faut le dessiner à chaque nouvelle image, plus petit ou plus grand); ceci est en particulier visible dans le cartoon "décadent" télévisuel des années 1960 ou 70, productions Hanna et Barbera ou Freleng et De Patie; - On a renoncé massivement aux animations les plus difficiles au profit d'effets sonores et musicaux. Dans l'animation japonaise télévisuelle des années 1980, nombre de scènes de foule sont par exemple rendues par des images fixes. Les arrière-plans sont globalement fixes. Dans certaines séquences de combats, les plans les plus difficiles sont rendus par de faux ralentis obtenus à partir d'une poignée d'images fixes; - On a le plus souvent renoncé aux effets nécessitant une double exposition: tous trucages par surimpression et ombres; - Enfin, la cadence de projection peut descendre à quatre images par seconde, cadence où l'animation devient franchement saccadée.
Pour ces historiques, certains effets ici très bien exécutés (au niveau d'une sorte de diaporama) peut évoquer involontairement la faiblesse de beaucoup d'animations japonaises des dernières decennies. Evidemment, ce n'est qu'une coïncidence, et sauf intention explicite d'un auteur ou d'un autre, il n'y a pas à voir de parallèle conscient. 
Opération Sisyphe Avec la participation des ascenseurs Schindler |
Le Grand migrateur
 Message pour l'Éternité


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lundi 22 mai 2006 à 19:25 Petite annecdote qu'Emilia m'a envoyé par MP, dans le premier tome, les explications sur l'arrivée des Vinéens sont correctes (à savoir, ils sont arrivés sur Terre il y a 400.000 ans, et meme là, Emilia m'a dit que Roger Leloup pense qu'il aurait mieux valu ecrire sous terre), et demande a été faite à Dupuis pour corriger le texte de la bande annonce, chose qui a été réalisée entre temps.
De plus, et la c'est une info, les planches on été retravaillées informatiquement et agrandies, ce qui réduit un peu le bord blanc des pages. Cette technique va d'ailleur aussi être appliquée aux futures rééditions des albums classiques, au fur et à mesure des parutions des intégrales.
Question qualité, les intégrales ont droit au premier choix: 176 pages (pour le premier volume) sur papier 120g et cartonnage épais pour la couverture, donc fait pour durer.
Encore merci à Roger et Emilia de m'avoir transmis les infos et de m'avoir permis de vous les rapporter ici.
-Edité le: Lundi 22 mai 2006 à 19:31 par Le Grand migrateur-
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